Le groupe de distribution Carrefour SA (CA.FR) renonce à ses objectifs financiers pour 2011. Le titre recule de 4.08%, à 17.89 euros après avoir fait état d’ une perte nette au premier semestre, en raison de ses difficultés en France, d’un environnement difficile en Europe et de l'enregistrement de charges non courantes, notamment en Italie.
Au cours des six premiers mois de l'année, le premier distributeur européen a fait état d'un résultat opérationnel courant en baisse de 22% à 772 ME, contre 989 millions d'euros un an plus tôt, pour un chiffre d'affaires en hausse de 2,3% à 39,6 MdsE (+1% hors essence et à taux de changes constants). Ajusté des éléments exceptionnels, le résultat net part du groupe ressort à 153 ME contre 302 ME au premier semestre 2010.
Plus précisément, le résultat net du groupe est ressorti en perte de 249 millions d'euros, au lieu d'un profit de 97 millions d'euros un an plus tôt, compte tenu de charges exceptionnelles de 884 millions d'euros, dont 516 millions d'euros de dépréciations en Italie.
Dans ses conditions difficiles, le groupe a estimé que son résultat opérationnel courant devrait baisser d'environ 15% en 2011, par rapport à celui de 2010 retraité notamment de la scission de sa filiale à bas prix espagnole Dia.
Cette baisse du résultat opérationnel s'inscrit dans le haut de la fourchette des prévisions des analystes, qui anticipaient un repli compris entre 11% et 15% pour l’exercice 2011.
En France et en Europe, Carrefour subit une érosion continue de ses parts de marché, en témoigne le résultat opérationnel courant qui a reculé de 40% dans l’hexagone à 302 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année, tandis que celui en Europe a fléchi de 33% à 142 millions d'euros.
En revanche, le chiffre d'affaires de Carrefour qui s'est établi à 39,61 milliards d'euros est en légère hausse de 2,3% grâce essentiellement à la croissance de ses ventes dans les pays émergents.
« Carrefour a voulu faire trop et trop vite en France » selon son PDG qui a reconnu qu’il n'était pas satisfait de la rentabilité. Pour pallier cet environnement difficile, le lancement d'une nouvelle stratégie commerciale en France et plus généralement en Europe, comme le déploiement de son nouveau modèle d'hypermarché Planet Carrefour qui surperforme les autres surfaces de ventes devrait permettre de limiter l’érosion de ses parts de marché.
Pour la suite de l’exercice, le groupe compte redresser la barre en puisant dans ses leviers de croissance, en mettant l’accent sur le Déploiement de Carrefour Planet ainsi que le renforcement du leadership dans les marchés de croissance, priorité est faite à l'Amérique latine et à la Chine.