Suez environnement va sortir de la composition de l’indice CAC 40 le 19 décembre prochain. C’est le dernier épisode en date d'une série noire pour le groupe de services aux collectivités, qui a lancé à la fin octobre une alerte sur ses résultats et a depuis été lourdement sanctionné en Bourse avec un repli de 33% depuis le début de l’année.
Selon les analystes, Suez Environnement n'est sans doute pas au bout de ses peines avec un exercice 2012 qui représentera un challenge pour le groupe. En effet, l'Europe, où il réalise environ les trois quarts de son activité, est en train de basculer dans la récession.
Le contexte économique morose va affecter son activité la plus cyclique, le traitement de déchets, dans la mesure où ses principaux clients sont des entreprises industrielles. Un gros défi pour le groupe puisque le traitement des déchets génère environ 40% de son excédent brut d'exploitation, d’autant plus que son autre activité, la gestion de l'eau, ne sera pas épargné. En effet, la crise des dettes publiques pousse les collectivités à accroître leurs pressions sur les prix, comme l'a récemment signalé son concurrent Veolia Environnement (VIE.FR). Les contrats de Suez Environnement avec les villes de Bordeaux et de Marseille seront notamment remis en jeu respectivement à la fin 2012 et à la fin 2013.
Suez Environnement pourrait alors être contraint de réviser en baisse ses objectifs à l'horizon 2013, comme le craignent déjà certains analystes, dont JPMorgan et Nomura. Lorsqu'il a maintenu l'essentiel de ses objectifs de long terme fin octobre, le groupe a d'ailleurs opportunément rappelé qu'il fallait les entendre dans un contexte de « reprise macroéconomique progressive ».
Quant à la valorisation, elle est très clairement attractive. Le titre cote 9.32 euros, et se paye 10,5 fois les résultats attendus en 2012, contre une moyenne historique de 14,6, selon JPMorgan.
Les difficultés rencontrées dans la construction de l'usine de dessalement d'eau de mer à Melbourne en Australie, qui pèsera sur les comptes en 2011 et en 2012, ont par ailleurs mi à mal la réputation d'excellence opérationnelle du groupe. L'annonce d'un maintien du niveau du dividende par action l'année prochaine, alors que le groupe avait visait une hausse annuelle de 5% entre 2011 et 2013, constitue également un signal de mauvais augure.
Si en soit, la sortie de Suez Environnement du CAC 40 le 19 décembre prochain n'est pas dramatique il faut savoir que la présence dans l'indice garantit la présence au capital de gérants et de fonds d’investissments. Mais dans le cas de Suez Environnement, la sortie du CAC traduit surtout une dégradation des fondamentaux de l'entreprise. Par conséquent, nous vous conseillons de rester à l’écart de la valeur.