La Grèce a entamé des discussions avec les banquiers internationaux au sujet d'un programme d'échange de dettes dont les détails restent incertains, au lendemain d'un nouvel abaissement de la note de crédit du pays.
Ces discussions techniques se tiennent entre des représentants du ministère des Finances grec, les conseillers privés du gouvernement et les grandes banques détenant beaucoup d'emprunts d'Etat grecs dans leur portefeuille d'actifs. En france, les banques et assurances maintiendront leur exposition à la Grèce et contribueront à l'effort financier à hauteur de 15 milliards d’euros selon François barouin.
Les discussions se focaliseront sur une proposition formulée la semaine dernière par l'Institut de la finance internationale - qui représente les plus grandes banques mondiales -, prévoyant l'échange de quelque 135 milliards d'euros de dette grecque arrivant à échéance d'ici à 2020 contre de nouvelles obligations d'une maturité de 15 à 30 ans.
Si les grandes lignes de ce plan sont connues, les analystes estiment que de nombreux points restent à préciser, tels que le calendrier exact du programme, le type d'obligations concernées, la manière dont les régulateurs bancaires vont tenir compte de la dévalorisation des titres et le rôle que jouera le fonds de soutien de la zone euro dans ce projet.
"La proposition de la semaine dernière est très générale, il nous faut vraiment des détails sur la manière dont elle sera mise en œuvre", a observé l'analyste Alexander Kyrtsis, chez UBS. "De nombreuses questions restent sans réponse", a-t-il ajouté.
Les dirigeants de l'Union européenne se sont accordés le 21 juillet sur un nouveau plan d'aide de 109 milliards d'euros pour la Grèce afin de couvrir les besoins de financement du pays ces prochaines années. Au centre du plan grec figure un programme d'échange de dettes par les créanciers du secteur privé, avec éventuellement une décote sur la valeur des titres qu'ils détiennent actuellement. Dans le cadre de cet échange, les créanciers auraient le choix entre quatre possibilités. Selon deux d'entre elles, la valeur nominale des obligations serait préservée mais le paiement d'intérêts réduit; selon les deux autres, une décote serait appliquée à la valeur des titres, mais les taux d'intérêt seraient plus élevés.
Trois des quatre options prévoient que les créanciers échangent ou reconduisent les titres de dette qu'ils détiennent actuellement, de façon à mettre en place de nouveaux instruments à 30 ans dont le principal serait totalement garanti par un fonds spécial doté de collatéraux notés AAA. En vertu de la quatrième option, les détenteurs de dette pourraient échanger leurs titres actuels contre de nouveaux emprunts d'Etat grecs à 15 ans dont le principal serait partiellement garanti.
Mercredi soir, Standard and Poor's Ratings Services a été la troisième agence de notation en une semaine à abaisser la note de la dette grecque, estimant que les pertes encourues par les créanciers dans cet échange de dettes constituerait un défaut sélectif.
Parallèlement, les incertitudes entourant les détails du programme pèsent sur les marchés financiers.
"La manière dont cet accord sur la dette sera exécuté est très importante car le marché a de nombreux doutes", note un analyste. "Ces doutes doivent être dissipés rapidement".