Le président de Standard & Poor's Corp. a de nouveau défendu hier soir sur CNBC, alors que les marchés s’écroulaient, le choix de l'agence de dégrader la note de la dette souveraine des Etats-Unis. Il réitère sa décision, affirmant que celle-ci se justifiait par une analyse saine et par les conséquences budgétaires que risque d'entraîner le désaccord politique entre républicains et démocrates.
"Dans son intervention lundi, le président Obama a parlé de deux facteurs, la hausse du niveau d'endettement et la volonté de parvenir à un plan" d'assainissement budgétaire, déclaré Deven Sharma le président de l’agence. "Notre décision se fonde précisément sur ces éléments ».
Le dirigeant a également qualifié d'encourageants les propos de Barack Obama, estimant qu'ils témoignaient d'une prise de conscience de l'urgence de la situation et de la nécessité de réduire le déficit public.
Même en modifiant les hypothèses de prévisions, les Etats-Unis risquent tout de même de voir leur déficit public doubler d'ici à 2021, a-t-il insisté.
En revanche, l’agence de notation juge stable la perspective des notes souveraines de la France et de la Grande Bretagne et ne prévoit pas de les déclasser au cours des deux prochaines années, a déclaré mardi le directeur des notations de l'agence en Europe.
La France - qui affiche les moins bons ratios budgétaires du groupe des "triple A" de la zone euro (France, Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Finlande et Luxembourg) - tiendra ses engagements pour conserver cette note qui lui permet de se financer aux meilleures conditions sur les marchés financiers, a déclaré mardi matin la ministre du Budget Valérie Pécresse.Si aucune agence d'évaluation financière n'a encore signalé qu'elle pourrait abaisser la note de la France, la hausse des CDS sur la France jette une lumière crue sur la situation de la dette française. Le CDS à 5 ans français s'inscrivait à 160 points.