Bruxelles, Madrid, Paris et Rome ont décidé jeudi soir d'interdire les ventes à découvert sur les valeurs financières afin d'enrayer la chute et l'extrême volatilité en Bourse des titres des banques et des compagnies de leur pays respectifs.
La décision des autorités boursières européennes survient vingt-quatre heures après la forte chute des valeurs financières européennes et le plongeon jeudi de près de 15% du titre Société générale plombée par une série de rumeurs, démenties par la banque, sur sa solidité financière.
L'Esma (European securities and market authorities) a aussi dit qu'elle se montrerait ferme envers les manquements aux règles de bon fonctionnement du marché et encouragera vivement les Etats à empêcher ce type de comportement.
"Les ventes à découvert peuvent être des stratégies de trading conformes aux règles mais elles deviennent clairement abusives quand elles sont associées à de larges et fausses rumeurs de marché", souligne le régulateur.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a dans un communiqué séparé précisé que l'interdiction des ventes à découvert s'appliquait à une liste de 11 valeurs financières françaises.
Cette interdiction s'applique à partir, depuis 22h45, hier soir et s'étendra sur une durée de 15 jours. Elle pourra par la suite être prorogée, a précisé l'AMF.
L'interdiction concerne entre autres Axa, BNP Paribas SA, le Crédit agricole ou encore la Société générale.
Le régulateur boursier belge, qui avait déjà interdit les ventes à découvert à nu, a décidé d'élargir la mesure à toutes les formes de ventes à découvert. Elle porte sur quatre titres financiers, à savoir KBC, Ancora, Dexia et Aegas.
"Le contexte d'extrême volatilité des marchés d'actions européens, notamment des valeurs financières, affecte clairement la stabilité des marchés et perturbe leur bon fonctionnement" apprend-on dans un communiqué de la CNVM.
Les valeurs bancaires européennes ont joué jeudi aux montagnes russes avant de clôturer en net rebond après leur décrochage de la veille, des investisseurs profitant toutefois des décotes qu'offre le secteur pour acheter des titres survendus.