La BCE a décidé de réactiver deux de ses mesures non conventionnelles de soutien au système bancaire, en vue d'éviter une crise de liquidités au sein des banques de la zone euro.
Après huit années à la tête de la BCE, son président, Jean-Claude Trichet, a annoncé lors de sa dernière conférence de presse que la banque centrale allait reprendre ses achats d'obligations sécurisées en novembre et lancer deux opérations distinctes de refinancement à un an.
Pour rappel, la BCE avait eu recours à ces dispositifs pour la première fois en 2009, au plus fort de la tourmente des marchés financiers dans le sillage de l'effondrement de Lehman Brothers.
Ainsi, la BCE achètera à compter du mois de novembre jusqu'à 40 milliards d'euros d'obligations sécurisées émises par des banques, a expliqué J.-C.Trichet. La banque centrale effectuera ces achats à la fois sur le marché primaire et sur le marché secondaire, et prévoit d'avoir achevé son programme en octobre 2012.
La BCE lancera en outre une opération de refinancement à douze mois en octobre, et une autre à treize mois environ en décembre. Ces deux opérations seront sans limite d'allocation. Leur taux sera fixé en fonction du taux moyen des opérations principales de refinancement menées chaque semaine par la BCE pendant la durée de l'offre de liquidités.
Le patron de la BCE a par ailleurs indiqué que la banque centrale allait poursuivre ses opérations de refinancement à une semaine et à un mois sans limite d'allocation au moins jusqu'en juillet 2012.
Ces mesures "vont durer pour éviter que des restrictions pèsent sur les banques de la zone euro en termes de liquidités", a expliqué le banquier central.
J.-C.Trichet a ajouté que les risques de détérioration de la situation économique persistaient, dans un environnement très empreint d'incertitudes, alors que les risques pour la stabilité des prix à moyen terme restent "globalement équilibrés".
"Les effets délétères sur les marchés financiers pourraient freiner le rythme de la croissance au second semestre 2011", a-t-il observé, sans faire néanmoins la moindre allusion au fait que la BCE pourrait anticiper une récession.
Plus tôt ce jeudi, la banque centrale a maintenu pour le troisième mois consécutif son principal taux directeur à 1,5%.
J.-C.Trichet a noté que le conseil des gouverneurs avait adopté ses décisions "par consensus".
S'agissant de l'évolution des prix, il a remarqué que les derniers chiffres de la BCE confirmaient l'idée que le taux d'inflation dans la zone euro - qui a atteint 3% sur un an en septembre - allait rester supérieur à l'objectif de 2% à moyen terme de la banque centrale au cours des prochains mois, mais déclinerait par la suite.
