Le gouvernement français attend les résultats du sommet européen de mercredi sur la crise de la dette avant de décider s'il lui faut abaisser sa prévision de croissance pour 2012, a déclaré Valérie Pécresse, ministre du Budget
Car force est de constater que le taux de croissance, actuellement projeté à 1,75% pour l'an prochain pêche par excès d’optimisme. L’Allemagne, notre premier partenaire commercial, a pratiquement divisé par deux ses prévisions de croissance pour 2012. De 1.8% initialement, la prévision de croissance, jugée trop élevée compte tenu de la conjoncture économique actuelle ne devrait progresser que de 1% en 2012 outre-rhin. Les 1.75% de croissance sur lesquels table la France pour l’an prochain sont désormais inatteignables. Pour l’heure, les prévisions sont inchangées dans la mesure où "les perspectives de la croissance ne seront pas les mêmes si le sommet est un succès ou s'il échoue », selon Valérie Pécresse. N’en déplaise au ministre, le sommet européen pourrait être un immense succès, ce ne serait pas suffisant pour atteindre ne serais-ce que la fourchette basse des projections, fixée à 1.5%.
Le ministre des Finances, François Baroin a récemment admis que la prévision du gouvernement était très élevée au regard de l'activité économique. Quant à François Fillon, il a affirmé que le budget 2012 pouvait fonctionner également avec une croissance de 1,5% seulement. Entre nous, cette hypothèse est encore beaucoup trop optimiste. Les projections de croissances des instituts tablent plutôt sur une fourchette comprise entre 0.7% et 1.2% de croissance pour 2012.
La France, qui fait l’objet d’une surveillance accrue par Moody’s, ne peut que constater la dégradation des perspectives économiques.
Pour rester crédible et solide, elle ne pourra pas faire l’économie d’un nouveau tour de vis avant les présidentielles. Les économistes tablent d’ores et déjà sur un nouveau plan de 8 milliards.