150 milliards et pas 200. Les ministres des Finances de la zone euro ont convenu d'apporter au Fonds monétaire international 150 milliards d'euros sous forme de prêts bilatéraux, afin qu'à son tour le FMI puisse venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro. Une somme qui reste insuffisante cependant.
Pour atteindre l’objectif de 200 milliards d'euros, la zone euro espère un soutien extérieur. L'Union européenne a donc lancé un appel au reste du monde pour qu’il donne davantage de moyens au FMI pour circonscrire la crise de la dette dans la zone euro, alors qu'elle peine à mobiliser à elle seule les fonds nécessaires.
La Grande-Bretagne, sollicitée à hauteur de 30 milliards d'euros, a campé sur sa position en refusant de mettre la main au portefeuille justifiant sa décision en expliquant que "Le Royaume-Uni a toujours été prêt à envisager des ressources supplémentaires pour le FMI mais pour sa mission mondiale" et "dans le cadre d'un accord global" impliquant les pays non européens du G20. En clair, il hors de question de signer un chèque pour aider spécifiquement la zone euro.
Pourtant hors zone euro, la République tchèque, la Suède, le Danemark et la Pologne se sont d’ores et déjà engagés au cours de la réunion téléphonique à renforcer les ressources du FMI.
Du coté de l’Europe, l’Allemagne, première économie de la zone euro, est aussi la première contributrice et signera par conséquent le chèque le plus élevé, d’un montant de 41,5 milliards d'euros. La contribution financière de la France est la deuxième plus élevée et atteindra 31,4 milliards d'euros, alors que celle des Pays-Bas s’établie à 13,86 milliards d'euros et celle de la Belgique à hauteur de 9,99 milliards d'euros.
L'Italie, la troisième puissance économique de la zone euro va devoir signer un gros chèque alors que le pays pourrait à son tour solliciter une aide financière au FMI. Appelé à contribuer à hauteur de 23,48 milliards d'euros, certains observateurs ont des difficultés à saisir la logique qui consiste à demander à l’Italie de renflouer le FMI afin que ce dernier puisse à son tour lui prêter de l’argent si la pression sur ses taux devenait trop forte. Mais cette manœuvre permet avant tout de ne pas stigmatiser l’Italie. En effet, comme ses partenaires européens, Milan met la main au pot, preuve que son économie n’est pas menacée d’insolvabilité, voila en substance le message envoyé aux marchés. Pour les mêmes raisons, l'Espagne, également dans le viseur des marchés devrait apporter 14,86 milliards d'euros alors qu’elle pourrait solliciter au cours des prochains mois une aide financière du FMI.