Le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a vivement critiqué comme à son habitude l'idée que la Banque centrale européenne (BCE) achète des montants illimités d'obligations souveraines de la zone euro, présentée pourtant par de nombreux experts et responsables politiques comme un remède à la crise.
Jens Weidmann, également membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a énuméré toute une série d'arguments contre cette solution selon le texte préparatoire d'un discours.
"Pour commencer, une telle approche ne serait pas conforme au traité actuel de l'Union européenne, qui interdit le financement monétaire des Etats", a-t-il dit. "Peut-on surmonter une crise de confiance en ignorant la loi?", a-t-il lancé.
Il serait en outre "contre-productif" que l'Eurosystème, c'est-à-dire la BCE et les banques centrales nationales, ménage ainsi un répit qui permettrait aux gouvernements de la zone euro de remettre les réformes à plus tard.
Jens Weidmann a par ailleurs confirmé que la Bundesbank tablait sur une croissance économique de 0,6% en 2012 en Allemagne, contre 3% en 2011. Cette prévision est légèrement moins optimiste que celle du gouvernement allemand, qui a été revue en baisse mercredi, à 0,7%, contre une précédente estimation de 1% donnée en octobre.
Le patron de la Buba a par ailleurs affirmé que la croissance allemande s'était probablement arrêtée au quatrième trimestre, et que l'économie s'était peut-être même légèrement contractée. Il a ajouté qu'au premier trimestre 2012, l'économie allait probablement être hésitante.
L'économie allemande pourrait néanmoins enregistrer une croissance de 1,8% en 2013, a-t-il prédit. L'hypothèse de base de la Bundesbank est que l'Allemagne retrouvera son élan économique dans le courant de l'année 2012.
Le rebond économique ne serait donc pas terminé mais seulement "temporairement interrompu", a-t-il assuré.