La Chine a enregistré en février son plus gros déficit commercial depuis 22 ans. Un déficit qui atteint 31,48 milliards de dollars, très loin des attentes économistes qui anticipaient un déficit de seulement 8.5 milliards.
Une contre performance dû au bond des importations, notamment de pétrole qui ont atteint le mois dernier le volume record de 23,64 millions de tonnes.
Les importations ont en effet bondit de 39,6% sur un an à 145,96 milliards de dollars, tandis que les exportations ont augmenté de 18,4% à 114,47 milliards de USD.
Les importations ont progressé bien au-delà des attentes des économistes qui tablaient en moyenne sur 26% de hausse, tandis que les exportations sont largement en deçà de leurs prévisions, qui étaient de 28,8% de hausse.
Il s'agit du plus important déficit commercial jamais enregistré en un seul mois par la Chine depuis au moins l'an 2000, selon l'agence Dow Jones.
Pour les deux premiers mois de l'année, la Chine affiche un déficit commercial de 4,25 milliards de dollars. En janvier, elle avait dégagé un excédent, mais le volume du commerce extérieur chinois s'était contracté à cause de l'impact sur l’activité des fêtes du Nouvel an chinois.
Si la Chine enregistre fréquemment un déficit un commercial en début d'année, en 2011, il n'avait atteint que 890 millions de dollars pour les deux premiers mois de l'année alors qu’il dépasse allègrement le seuil des 4 milliards en février.
Le déficit de février s'ajoute par ailleurs à d'autres indicateurs économiques publiés qui vont dans la même direction. En témoigne l’indice de la production industrielle qui est tombée à son plus faible niveau depuis juillet 2009. Des indicateurs qui traduisent un ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale.
"D'une manière générale, nous assistons à une accélération de la détérioration des conditions économiques", a réagi Zhang Zhiwei, un économiste de Nomura Securities cité par l'agence Dow Jones.
"Le ralentissement survient plus rapidement que ce que prévoyait le gouvernement", selon lui.
Le déficit commercial record pourrait inciter Pékin à assouplir davantage sa politique monétaire pour soutenir l'activité, alors que les exportateurs chinois sont toujours tributaires des soubresauts de la crise souveraine et de la faiblesse de la croissance économique aux Etats-Unis.
Dans ce contexte, l'objectif de croissance du commerce extérieur a été ramené pour 2012 à 10% alors qu'en 2011, les exportations ont augmenté à un rythme plus modéré que les importations avec une progression de 20.3% des exportations contre une hausse de 24.9% des importations.
