Mardi 05 septembre

Les prévisions économiques sont de plus en plus difficiles.
Ce n’est pas moi qui le dis.
Ce sont les Banques centrales qui étaient réunies il y a quelques jours à Jackson Hole et qui ont donné l’impression d’être totalement « lost ». Pour le patron de la Bank of England, le process de prévision est même "broken"
Mais nous allons tout de même faire l’exercice.
Et partager avec vous nos convictions.

POURQUOI EST-CE DEVENU SI DIFFICILE...

...de prévoir l’avenir économique ?
Les raisons sont multiples, citons les principales :
- Le Covid et surtout l’après Covid ont totalement faussé la donne
- L’hyper interventionnisme des Banques centrales depuis la crise des subprimes, la crise de l’euro et la crise du Covid a faussé le fonctionnement naturel de l'économie
- L’économie mondiale est confrontée à de multiples révolutions : révolution démographique, révolution industrielle avec la digitalisation et l’Intelligence Artificielle, révolution sociétale avec la remise en question de la place du travail et révolution climatique avec l’urgence de la transition écologique. Une seule de ces révolutions rendrait toute prévision compliquée, alors quatre…
Rajoutez à cela une guerre en Ukraine, des tensions majeures entre la Chine et les États-Unis et des bouleversements géopolitiques, et vous comprendrez pourquoi il est devenu si difficile de prévoir l’avenir économique.

NÉANMOINS

Il nous semble possible de trouver un éclairage dans ce brouillard épais.
Et nous souhaitons, comme nous le faisons régulièrement, le partager avec vous.

POUR COMPRENDRE

Ce qui se passe aujourd’hui et pour pouvoir se projeter dans l’avenir, il est obligatoire de revenir au Covid.
Pour nous, tout vient du Covid, et surtout de la réponse économique et monétaire au Covid, et de l’après-Covid.

LE COVID

Arrêt total de l’économie mondiale.
Les Banques centrales et les gouvernements décident de « compenser » la chute de l’économie.
Avec des taux négatifs.
Avec des centaines de milliards de liquidités injectées dans le système financier.
Avec une multitude de plans de relance, de soutien ou de « résilience ».
C’est là que tout se joue.
Tout.

À LA SORTIE DU COVID

La situation est explosive.
La combinaison de l’effet « rattrapage » post-Covid, un rattrapage alimenté par une épargne forcée massive car les ménages ont continué à être rémunérés pendant la crise sans pouvoir dépenser d’argent, et de politiques monétaire et budgétaire ultra laxistes ont provoqué un souffle puissant de croissance économique.
Un souffle qui a d’abord alimenté le rebond immédiat et spectaculaire de l’économie mais un souffle qui a continué à porter la croissance bien au-delà de ce qui était anticipé.

ET C’EST LÀ QU’EST L’ERREUR MAJEURE

(selon nous bien sûr…) de nombreux prévisionnistes et des banques centrales.
Ils n’ont pas suffisamment tenu compte de la puissance de l’après Covid.
Ils ont été étonnés par la « résilience » de l’économie alors que la guerre en Ukraine plombait le pouvoir d’achat des ménages.
Ils ont tiré une conclusion qui a faussé toutes leurs prévisions : si l’économie résiste aussi bien à tous ces chocs c’est qu’elle est fondamentalement très solide du fait de changements jugés « structurels » comme, par exemple, le renversement du rapport de force au profit des salariés ou encore une inflation durable voire permanente.
Comme souvent dans ce type de situation, on évoque des changements de "paradigme".
On serait dans une nouvelle ère. Inflationniste. Structurellement.
Avec une croissance qui va ralentir, soft landing, mais qui va rebondir rapidement du fait de son extraordinaire résilience. Et une inflation qui ne peut plus redescendre vers les sacro-saints 2%.

NOUS NE SOMMES PAS D’ACCORD

Il n’y a pas de changement de « paradigme ».
Il n’y a pas de changement « structurel ».
Si l’économie a aussi bien résisté aux vents contraires de l’inflation et de la hausse fulgurante des taux d’intérêt, c’est tout simplement grâce au souffle massif et impressionnant de l’après Covid.
C’est aussi simple que ça.
Purement conjoncturel.
Et pas structurel.
Et les vrais changements structurels comme la démographie, l’intelligence artificielle ou le rapport au travail pointent plutôt vers un ralentissement de l’économie que vers une accélération.

ET MAINTENANT ?

Là aussi, c’est simple.
Le souffle de l’après Covid est totalement tombé.
Les ménages américains ont dilapidé leur épargne, les ménages chinois n’ont même pas voulu se précipiter pour « rattraper » la consommation des trois années de confinement tant ils sont inquiets pour l’avenir, et l’Europe se regarde glisser sans réagir.
Le seul domaine dans lequel le souffle de l’après Covid continue à porter, mais de moins en moins fort, c’est l’emploi. Il y a eu après le Covid un tel déséquilibre sur le marché de l’emploi du fait, notamment, de la grande démission qu’il va falloir quelques mois encore pour résorber ce dernier goulet d’étranglement qui lui aussi permet, grâce aux hausses de salaires, d’alimenter encore la croissance mondiale.

NOUS AVONS DONC

Le vent de l’après Covid qui tombe.
Les vents contraires de hausses de taux trop tardives et puis trop rapprochées et trop fortes qui vont commencer à souffler. Rappelons qu’il faut 18 à 24 mois pour que les hausses de taux fassent leur effet et que le début du cycle de hausse de taux a commencé il y a un peu plus d’un an. Nous y sommes donc.
Pas besoin d’avoir fait de la voile (je n'en ai d'ailleurs jamais fait) pour comprendre que quand le vent qui vous pousse tombe et que vous avez un vent contraire de face, on n’avance plus.
C’est ce qui nous attend.

ET LE DÉBAT

N’est plus de savoir comment on va atterrir, savoir si nous sommes en « soft landing » ou en « hard landing » mais de savoir qu’est-ce qui pourra nous faire redécoller ?
À force de se focaliser sur l’atterrissage, on a oublié de se poser la question du redécollage.

ET POUR L’INSTANT

Nous ne voyons pas d’éléments majeurs favorisant un redécollage.
Les Banques centrales ont les mains liées tant que l'inflation n'a pas rechuté en deçà des 2%.
Le "quoi qu'il en coûte" a plombé les déficits des États qui n'ont plus de munitions pour des énièmes plans de relance.
Cela peut changer dans les mois et les semaines qui viennent, si la Chine, par exemple, décidait d’adopter des plans massifs de relance pour sortir de la déflation dans laquelle elle est entrée ou si la guerre en Ukraine s’arrêtait et permettait d’entrer dans un nouveau cycle de baisse des taux.

LES BANQUES CENTRALES

ont trop relevé leurs taux.
Trop et trop tard.
Elles n’ont pas compris que la résilience de l’économie n’était due qu’aux effets massifs et durables d’années de laxisme monétaire et du laxisme budgétaire des États qu’elles ont financés sans limite.
Les entreprises, elles, ont tiré avantage du rebond de l’inflation, après des années de stagnation des prix, pour restaurer leurs marges en augmentant leurs prix.
Mais elles les ont trop augmentés et elles ne répercutent toujours pas la baisse des matières premières.
C’est une bonne stratégie à court terme pour les profits.
Mais une mauvaise stratégie à moyen et long terme car elles commencent à subir la chute de la demande.
Elles ont oublié une autre règle de base de l’économie : la sensibilité de la demande au prix.
Trop de profit risque de tuer le profit.

NOUS ANTICIPONS DONC

Un « Grand Ralentissement ».
Un soft landing sans véritable redécollage.
Un grand ralentissement qui, sauf nouvel évènement extraordinaire, pourra durer, durer et durer encore.

DANS CE CONTEXTE

Quels placements privilégier ?
Patience, si on vous dit tout, tout de suite, ce n’est pas amusant.

LE DÉBAT DE LA SEMAINE !

Et vous ? Vous en pensez quoi ? 
L’économie va-t-elle rebondir, va-t-elle s’écraser ou va-t-elle ralentir durablement ?
>> Donnez-nous votre avis

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

VOUS AUSSI VOUS DEVEZ BOSSER

Hier, c’était la rentrée des classes pour vos enfants.
Aujourd’hui, c’est le moment de penser à leur avenir, et notamment au financement des projets une fois le bambin arrivé à l’âge adulte (permis, voiture, études, apport pour résidence principale, etc.). Quelques dizaines de milliers d’€ ne seront pas superflus pour bien démarrer leur vie active.

Vous avez donc intérêt à vous y prendre le plus tôt possible, notamment pour des raisons fiscales (donner 10 000 € à un enfant de 20 ou 25 ans est généralement considéré comme une donation).
En plaçant 200 € par mois sur un produit rapportant 4% annuel, on obtient près de 30 000 € au bout de 10 ans et près de 50 000 € au bout 15 ans.
L’assurance-vie est l’enveloppe idéale pour votre enfant. Elle n’est pas plafonnée (contrairement au livret A) et vous avez la possibilité de placer une partie en fonds en euros garanti, et l’autre dans des produits plus risqués mais potentiellement plus rémunérateurs, surtout à long terme : des actions et de l’immobilier (Pierre Papier).
Enfin, alors que l’épargne placée sur le livret A est totalement disponible à 18 ans, il est possible en assurance-vie de décaler cet âge (jusqu’à 25 ans), ou de conditionner le versement à une utilisation déterminée. Et de s’assurer que le capital serve à un projet de vie et non à des loisirs. On les aime, mais ce n’est pas « open-bar » non plus…
>> Je reçois une information détaillée sur l'assurance-vie pour mineur

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
C’est un début de semaine rouge pour le CAC40 qui cède 0,9% à l’ouverture ce matin, après -0,24% hier soir. Les investisseurs sont confrontés aux mêmes incertitudes que la semaine dernière : ralentissement économique, inflation persistante, politiques monétaires…
Cette semaine de rentrée sera assez peu chargée sur le front des publications économiques. Au programme, les derniers indicateurs d’activité, les balances commerciales américaine et chinoise, la croissance de la zone euro et du Japon. Les investisseurs surveilleront aussi si le pétrole et les taux poursuivent leurs hausses et pénalisent comme ces derniers jours les indices boursiers.
En Asie, la Bourse de Tokyo clôture en hausse de 0,3% à 33 037 points.
Le Brent s'échange à 88,7 $ (-0,22% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 937,5 $ (-0,12%).
L'euro/dollar évolue à 1,077 $ (-0,24%).

ON S'EN FOUT ?

Poutine et Erdogan se sont longuement serré la main pour la photo; Poutine va bientôt rencontrer Kim Jong-Un, une sacrée bande de potes; Pour Bloomberg, la Chine ne pourra plus jamais rattraper les États-Unis pour la croissance économique, un vrai tournant; Selon le Wall Street Journal, l'investissement de Spotify de 1 milliard de $ dans les podcasts est un bide car ils sont difficiles à rentabiliser, rappelons que Spotify a perdu 527 millions $ au premier semestre sur un chiffre d'affaires de 6.2 milliards, ouch; Selon un sondage du Wall Street Journal, 75% des personnes interrogées trouvent que Biden est trop vieux pour se présenter et qu'en cas de duel Biden-Trump, ils seraient au coude-à-coude à 46%; Le chef des travaillistes anglais, Keir Starmer prend un virage centriste en intégrant de plus en plus de "blairistes" dans la direction du parti et de la campagne; Pour Attal, l'uniforme à l'école mérite d'être testé, bonne idée; La famille Arnault a donné 10 millions d'€ aux Restos du Coeur; Le titre du jour dans Les Echos : "Andros veut convertir les Français au beurre de cacahuète", un tournant; Le pronostic vital de Mathieu Kassovitz n'est plus engagé après son accident de moto; Excellents les deux nouveaux épisodes de "The undeclared war" sur Canal+, une plongée dans le monde du hacking russe; La France est confrontée à la menace des espèces exotiques invasives, il ne nous manquait plus que ça; Ferrari entre dans l'indice boursier européen EuroStoxx50 ; Suivez-moi sur X (ex-twitter) et linkedin en cliquant sur les liens.

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