Vendredi 16 décembre

La Banque centrale européenne a tout faux.
Sur ses prévisions.
Et sur sa communication.
Elle a relevé ses taux directeurs de 0.50%.
Comme la FED et les autres banques centrales.
Mais elle a tenu un discours agressif sur les futures hausses de taux qui ont effrayé les marchés.
Explications.

LA MISSION PRINCIPALE DE LA BCE

C’est l'inflation.
Prévoir son évolution.
Et la combattre si elle met en danger la stabilité financière de la zone euro.
Mais il semble que cette mission soit trop complexe pour elle.

DES PRÉVISIONS FAUSSES

En début d'année, alors que l'explosion de l'économie post-Covid provoquait déjà pénuries, goulets d'étranglement, et donc hausses de prix, elle déclarait qu'il n'y avait pas d'inflation.
Après l'invasion de l'Ukraine et l'envolée des cours des matières premières, elle a répété, à plusieurs reprises, que l'inflation était "temporaire" et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter.
Et hier, alors qu'on sait que l'inflation commence déjà à refluer, Christine Lagarde a tenu un discours très dur sur la poursuite de la hausse des taux.
Un discours totalement à contre-courant.

ET POURTANT

La Banque centrale européenne, comme la FED, a passé deux pivots.
Le pivot de l'inflation qui commence à décrocher du fait de la baisse des cours des matières premières.
Mais aussi le pivot des taux d'intérêt puisqu'elle a choisi de relever ses taux de 0,50% "seulement" alors qu'elle les avait relevés précédemment à un rythme de 0.75%.

MAIS CHRISTINE LAGARDE...

…refuse de dire que la BCE a pivoté.
Alors qu'elle a pivoté.
"Nous ne faisons pas demi-tour, nous ne vacillons pas."
C'était il y a quelques mois qu'elle aurait dû tenir ce discours musclé, mais aujourd'hui son discours est à contretemps.

CERTES

La BCE est très en retard par rapport à la Banque centrale américaine.
Nos taux directeurs sont à 2%.
Alors que les taux directeurs américains sont à 4.25%/4.5%.
Mais la situation de la zone euro n'a rien à voir avec la situation des États-Unis.
La nature de l’inflation n’est pas la même.

INFLATION PAR L’OFFRE OU LA DEMANDE

Aux États-Unis, l'inflation est principalement due à la force de la consommation et des investissements des entreprises. Une inflation par la demande.
En zone euro, l'inflation est principalement due à la hausse du prix de l'énergie du fait de la dépendance à la Russie. Une inflation par l'offre.
Et notre économie a déjà ralenti brutalement, ce qui va faire baisser très rapidement l'inflation.

MÊME SI…

… la BCE a donc commencé à réagir avec beaucoup de retard, du fait de ses erreurs répétées de prévisions, tenir un discours musclé alors que l'inflation a déjà pivoté, et que la BCE a déjà pivoté, est inutilement anxiogène.
Oui, la BCE va devoir relever ses taux.
D'encore 1% probablement.
Ce qui amènera les taux directeurs à 3% quand les taux directeurs américains seront eux au-dessus de 5%, mais le ralentissement économique qui arrive lui permettra d'arrêter de remonter ses taux d'ici quelques mois.
LA BCE a vraiment raté sa hausse de taux.

À PART ÇA ?
QUOI DE NEUF ?

DE L'AUTRE CÔTÉ DE LA MANCHE

La Bank of England a elle aussi pivoté, en ne relevant ses taux d'intérêt que de 0.5%, mais elle veut continuer à combattre l'inflation.
Elle ne change pas de cap.
Elle a, elle aussi, relevé ses taux de 0.5% à 3.5%, le plus haut niveau de taux depuis 14 ans.
La BoE a remonté ses taux à chacune de ses 9 dernières réunions, du jamais-vu depuis les années 80.
Elle va continuer en 2023.
Rappelons que l'inflation en Grande-Bretagne a certes ralenti, mais qu'elle est encore à 10.7% en novembre.

RETOUR À LA NORMALE

Encore et toujours.
Mais c'est toujours aussi surprenant de voir l'économie se remettre à fonctionner comme dans les livres après des années de fonctionnement pour le moins étonnant.
Aux États-Unis.
La consommation marque le pas avec une baisse des ventes au détail de 0.6% en novembre après une hausse de 1.3% en octobre.
L'inflation pèse sur la consommation des ménages qui pèse à son tour sur l'inflation...
Normal, donc étonnant.
Puisque normal.

C'EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL?

Les banques centrales ont-elles pivoté ?
Comment va évoluer l'économie mondiale en 2023 ?
Le moteur de la croissance chinoise est-il éteint ?
Où iront les marchés en 2023 ?
Où investir ses économies en 2023 ?
Quelles actions acheter ou vendre ?
Les mots de l'année 2022 de nos Jedi.
Le Top 3 des gérants.
Avec nos Jedi de l'économie et de la finance avec Anna Souakri de l'ESCP et de Square Management, Christopher Dembik de Saxobank, Louis de Fels de Gay-Lussac Gestion et Andrzej Kawalec de Moneta Asset Management.
 ne pas manquer.
Sur BFM Business, ce soir à 20h et en replay samedi à 11h et 21h, et dimanche à 8h.

QUELLES SCPI VONT REVALORISER ?

En 2023 ?
L’année 2022 s'annonce, une fois encore, comme un très bon cru pour le marché des SCPI.
Les rendements (sur les trois premiers trimestres) sont en légère hausse. Quant aux valorisations, elles font mieux que résister avec une hausse moyenne de 0,7% au S1, et des hausses plus importantes pour plusieurs SCPI de notre palmarès (Novapierre Allemagne, Vendôme Régions, Épargne Foncière). Et on peut s’attendre à de nouvelles hausses dans les prochaines semaines.
>> Comment savoir quelles SCPI vont revaloriser ?

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les marchés voient rouge après les communications des banques centrales. Le CAC40 a cédé 3,09% ce, à 6 522 points, soit l’une de ses pires performances journalières de l’année. La Fed et la BCE laissent la porte ouverte à de futures hausses de taux au-delà des plafonds attendus par les investisseurs. Qui dit hausse des taux, dit valeurs technologiques sous haute tension, compte tenu de leur dépendance au crédit. Le Nasdaq signe donc la pire performance de Wall Street (-3,23%), le S&P500 perd 2,49% et le Dow Jones -2,25%. Ce vendredi, une première estimation de l’activité manufacturière et tertiaire, européenne et américaine, sera publiée pour le mois de décembre. En parallèle de l’inflation européenne de novembre, ce sera le dernier temps fort économique de la semaine.
La Bourse de Tokyo gagne 1,87% ce mardi, à 27 527 points.
Le baril de pétrole Brent s'échange à 80,3 $ (-0,36% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 776,6 $ (-1,70%).
L'euro/dollar évolue à 1,064 $ (+0,06%).

ON S'EN FOUT ?

La taille des barres chocolatées en grande surface se rétrécit au fur et à mesure que l'inflation progresse ; Le titre du jour dans le Parisien : "Métro : l'enfer sous terre" ; Et de 10 pour le 49.3 avec Elisabeth Borne, préparez-vous pour l'annonce de la réforme des retraites le 10 janvier et... les réactions ; Il paraît qu'il y aura plein de plaids chauffants comme cadeaux au pied de l'arbre de Noël ; Le ticket papier en caisse voit sa disparition repoussée de 3 mois ; Agréablement surpris par la série "Wednesday" sur Netflix, divertissante ; Bon match dimanche et bon week-end ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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