Lundi 10 juillet

Le débat fait rage.
Ce week-end, c'était une bataille rangée dans The Economist, le Financial Times ou encore le Wall Street Journal.
Le sujet ?
L'inflation bien sûr. What else...? Comme dirait George Clooney.
Et une question essentielle.
Maintenant que les prix de l'énergie et de l'alimentaire ont baissé, qu'est-ce qui fait encore courir l'inflation ?
Et deux réponses.
Opposées.
Explications.

VOUS ALLEZ COMPRENDRE

À l'origine du débat, une impatience et une forme de panique.
Tout le monde s'affole !
Parce que dans un monde où tout s'accélère, la baisse de l'inflation ne va pas aussi vite que souhaitée.
Qu'importe que l'inflation soit déjà, comme prévu, à la moitié de son niveau le plus élevé.
Qu'importe si on sait qu'il faut 12 à 18 mois pour que la hausse des taux infuse dans l'économie et pèse sur l'inflation.
Tout, tout de suite.
Le mal du siècle.

CHERCHER LE COUPABLE

Évidemment, il faut trouver un coupable.
Pour expliquer que l'inflation résiste alors que les prix de l'énergie et les prix alimentaires ont baissé.
Et c'est là que ça se corse.
Car nos spécialistes ne sont pas d'accord sur cette "inflation de second tour."

À MA GAUCHE,

le camp de la "Greedflation".
La greedflation c'est l'inflation par les hausses des marges des entreprises.
Après des années de disette en termes de hausse de prix, les entreprises ont profité du prétexte de l'inflation pour se "lâcher" en augmentant les prix de façon débridée.
Amplifiant largement la hausse des coûts qu'elles subissaient.
Et pas seulement les entreprises qui avaient en théorie le "pricing power", le pouvoir de relever leurs prix sans que cela n'impacte la demande des clients.
Non. Toutes les entreprises ou presque.

À MA DROITE

ceux qui pensent comme The Economist.
Le journal britannique n'y va pas par quatre chemins: ""Greedflation" is a nonsense idea."
Sans surprise, The Economist défend les entreprises et accuse les partisans de la "greedflation" d'anti-capitalisme primaire.
Même si le FMI considère que la hausse des prix alimente la moitié de l'inflation.
Pour The Economist, il y a un vrai coupable.
Le coupable classique.

LA WAGEFLATION

Le coupable classique de "l'inflation de second tour", c'est le salaire.
Face à la hausse des prix, face au déséquilibre entre l'offre et la demande d'emplois post-Covid, les salariés demandent des hausses de salaires et les obtiennent.
Et à la différence des prix du pétrole ou du gaz qui baissent aussi vite qu'ils sont montés, impossible de rebaisser les salaires une fois qu'on les a augmentés.
Donc c'est de la faute aux salaires.
Et donc de la faute aux salariés si l'inflation ne baisse pas.

GREEDFLATION CONTRE WAGEFLATION

Les tenants de la wageflation se lamentent de la bonne tenue de l'emploi, rêvent d'une hausse du chômage et d'une bonne baisse des salaires...Paradoxal et même un peu choquant.

OÙ NOUS SITUONS-NOUS DANS CE DÉBAT ?

Il y a plusieurs composantes dans l'inflation.
Les prix de l'énergie et de l'alimentaire. Sur ça tout le monde est d'accord.
Les prix des services qui ne rebaissent pas aussi vite que les prix des matières premières. Tout le monde est d'accord sur ça aussi.
Les hausses de salaires, mais elles ont été inférieures à l'inflation, des hausses ponctuelles qui ne se reproduiront pas avec la même ampleur. D'autre part, le ralentissement économique est en train de résorber les tensions sur le marché du travail.
Donc pas de vraie "wageflation".
En revanche, il y a eu "greedflation", une partie des entreprises a augmenté ses marges et ses profits.
Mais nous sommes arrivés à un point d'inflexion : on voit que la hausse des prix commence à avoir un impact sur la demande.
Nous sommes donc plus "greedflation" que "wageflation" et nous continuons à penser que l'inflation va refluer lentement mais sûrement.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

BRILLANTISSIME

Quand je lis "The Economist", j'ai l'impression (mais ce n'est qu'une impression) que je suis plus intelligent.
Ils ont trouvé la solution d'une des plus grandes énigmes de la démographie.
L'énigme : pourquoi les pays dans lesquels on fait le moins d'enfants sont les pays à plus forte tradition familiale (culturelle ou religieuse) comme l'Italie, l'Espagne ou encore les pays d'Asie comme la Corée ou le Japon ?
Alors ? Une idée ?
Je me suis posé mille fois la question en ne trouvant que des raisons partielles et pas totalement satisfaisantes.

LA RÉPONSE INATTENDUE

En Asie, comme dans certains pays du Sud de l'Europe, la forte tradition familiale se traduit par une mauvaise image des naissances hors mariage.
Or, aujourd'hui, 47% des naissances se font dans des couples qui ne sont pas mariés.
Ce n'est pas encore le cas dans ces pays dans lesquels le mariage est le passage obligé mais dans lesquels les hommes, et surtout les femmes, ne veulent plus se marier.
Plus de mariage, donc plus d'enfants, donc faible taux de fécondité.
Brillantissime l'explication de ce paradoxe qui finalement n'en est pas un.

COCORICO

Pour une fois, le pays des grèves n'est pas la France.
Non c'est la Grande-Bretagne.
Et on en entend peu parler.
Les grèves dans le secteur public se succèdent à un rythme jamais-vu "depuis des décennies" selon le FT.
Secteur du transport et en particulier du train.
Hôpitaux publics.
Écoles.
Face à l'inflation, les fonctionnaires britanniques demandent des hausses de salaires de plus de 10%.
Et comme en Grande-Bretagne, l'inflation ne baisse pas, ils n'ont pas fini de faire la grève.
On leur laisse le titre de champion des grèves avec plaisir.

REVOIR C’EST VOTRE ARGENT

Pas de C’est votre argent ce week-end (vacances) donc pas de replay. Mais c’est l’occasion de revoir l’émission spéciale... « Votre argent dans le monde d’après » !
À quoi va ressembler l’économie dans le monde d’après, après Covid, après après Covid, après-guerre en Ukraine et après inflation ?
Où seront les taux d’intérêt dans le monde d’après ?
À quoi ressemblera un monde avec moins d’enfants et plus de ChatGPT ?
Où seront les indices boursiers dans le monde d’après ?
Quel placement privilégier ?
Quelles actions « monde d’après » acheter ?
Avec nos Jedi de l’économie et de la finance : Valentine Ainouz Responsable de Amundi Institute ; Christian Bito, professeur à l’ESSEC ; Louis de Montalembert de Pléiade AM et Christopher Dembik de Saxo Bank.
Pour voir le replay de l'émission : cliquez ici

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Le CAC40 a signé vendredi sa deuxième pire semaine de l’année, en baisse de 3,89%. Une semaine difficile donc, avec quatre séances consécutives de baisse et un petit rebond de 0,42% vendredi.
Ce matin, les indices européens perdent à nouveau du terrain à l’ouverture (-0,34% pour le CAC, 7 088 points). Cette semaine sera marquée par les chiffres de l’inflation américaine et les premières publications des résultats trimestriels des grands groupes. L’indice Zew du climat des affaires en Allemagne sera la première publication importante à suivre, demain à 11h. Il devrait indiquer une détérioration du moral des milieux d’affaires en juillet.
En Asie, la Bourse de Tokyo perd 0,61% ce matin, à 32 190 points.
Le Brent s'échange à 77,9 $ (-0,29%).
L'once d'or se négocie à 1 923,7 $ (-0,10%).
L'euro/dollar évolue à 1,096 $ (-0,18%).

ON S'EN FOUT ?

En Chine, les offres d'emploi pour les diplômés dans la tech et la finance sont en chute libre, mais on leur propose de faire des "métiers essentiels", le début de la révolution du travail; Le titre du jour dans les Echos : "Bruno Le Maire envisage de ralentir le rythme des baisses d'impôts", évidemment, c'est plus simple que de réduire les dépenses publiques, on ne change pas une méthode qui perd; Le gouvernement hollandais va sauter sur le sujet de l'immigration; On va pouvoir se baigner dans la Seine dès 2025 dans le 4ème arrondissement, à Grenelle (15ème) et à Bercy (12ème) à côté de Bruno Le Maire; Les députés "Insoumis" dans des manifestations interdites samedi, no comment et no limit; En Chine les prix ont chuté de 5.4% en un an, en glissement annuel, chuté, pas monté...; LVMH veut réduire sa consommation d'eau de 30% d'ici à 2030... au profit du Champagne ou du cognac ? ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Pourquoi c’est le moment d’investir en dette privée ?
    15/11/2024
  • visuel-morning
    La pépite de la semaine : Netgem
    18/11/2024
  • visuel-morning
    L'assurance-vie garde ses avantages avant 70 ans !
    24/10/2024
  • visuel-morning
    Immobilier : certains propriétaires dans le viseur du gouvernement
    18/10/2024
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt