Lundi 07 juin

J'ai fait une erreur ce week-end.
J'ai lu The Economist.
En toute insouciance.
Sans me douter une seule seconde que l'article qui faisait la couverture "The new geopolitics of big business" allait me plonger dans la déprime.
Le sujet : l'écrasante domination des États-Unis et de la Chine dans les classements des grandes entreprises et l'effondrement de l'Europe.

DES CHIFFRES

Qui enfoncent le clou.
The Economist mitraille des chiffres sans appel sur l'Europe.
Lisez plutôt.
Sur les 19 entreprises créées dans les 25 dernières années et dont la valorisation dépasse aujourd'hui les 100 milliards, 9 sont américaines et 8 sont chinoises. Aucune n'est européenne.
La valorisation d'Apple égale celle des 30 entreprises qui composent l'indice boursier allemand, le DAX.
Et elle est très proche de la valorisation des 40 entreprises du CAC 40.

ET ÇA CONTINUE...

...comme ça pendant des pages et des pages.
Sur les 142 sociétés cotées valorisées au-dessus de 100 milliards de $, 27 sociétés ont été créées dans les 50 dernières années aux États-Unis, 10 en Chine, une seule en Europe (SAP, en 1972...).
Sur les 661 sociétés qui sont devenues des licornes (plus d'un milliard de $ de valeur), 78 seulement sont Européennes avec une valeur de 8% seulement de l'ensemble.
Et ça continue encore et encore comme dirait Francis Cabrel...

UNE FOIS PASSÉ...

...le choc des cette avalanche de chiffres déprimants, j'ai essayé de comprendre les raisons avancées par The Economist pour cet effondrement, le mot n'est pas trop fort, de l'Europe dans ces classements des grandes entreprises.

IL Y A LES RAISONS ÉVIDENTES

1. L'Europe est positionnée dans les "mauvaises" industries. Les télécoms ou l'assurance, contre les éditeurs de logiciels, la technologie ou encore l'e-commerce.
2. L'absence d'émergence de nouveaux champions en Europe. Nos "champions" sont des sociétés mûres, nous n'avons pas vu émerger de grands leaders dans les dernières décennies.
3. La taille du marché intérieur américain et chinois favorise l'émergence de leaders, notre marché européen est certes important, mais il reste fragmenté avec des barrières nationales de toutes sortes encore présentes, à commencer par les langues.

MAIS IL Y A D'AUTRES RAISONS

Plus intéressantes.
Une première est résumée dans le titre de l'article "The land that ambition forgot".
Manque d'ambition pour les start-ups européennes, ou manque de moyens quand l'ambition est là. Les États-Unis et la Chine ont créé des écosystèmes d'une efficacité redoutable pour faire émerger de nouveaux leaders.

UNE AUTRE RAISON

Que je trouve particulièrement éclairante.
Le refus de la "destruction créatrice".
À force de vouloir protéger des secteurs en danger, et de les maintenir artificiellement en vie, nous empêchons une des lois fondamentales du capitalisme d'opérer : la destruction créatrice.
Et la réponse à la crise sanitaire que nous venons de vivre va amplifier le phénomène avec le maintien en activité de milliers d'entreprises zombies.
Avec son lot d'excès de réglementation et de dirigisme.
Et The Economist conclut d'une phrase qui a fini de me gâcher le week-end:
"The balance is unlikely to shift in Europe's favour any time soon".
En gros c'est foutu.
Bonne semaine...

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

LE CHÔMAGE AMÉRICAIN

Il baisse à 5,8%
Mais le nombre de créations d'emplois était inférieur aux anticipations.
Les économistes ont été déçus.
Les investisseurs non, car ils sont persuadés que la Banque centrale américaine va continuer à arroser le marché de liquidités gratuites tant que l'emploi ne rebondit pas.
La principale raison évoquée par la presse économique : les aides au chômage qu'ont découvertes les Américains et qui ne les motivent pas à retourner travailler.
"À la française"...

JANET YELLEN

L'ex-patronne de la Banque centrale américaine et actuelle secrétaire au Trésor américain a été claire : l'inflation va remonter, les taux d'intérêt vont remonter, mais ce n'est pas inquiétant.
Il faut continuer à stimuler l'économie.

FRANCHEMENT

C'est bluffant.
L'accord du G7 sur le taux minimum d'imposition dans le monde à 15% m'a bluffé.
La rapidité avec laquelle la mesure a été adoptée.
La portée financière et symbolique de cette mesure.
Et, une fois de plus, la force de persuasion des États-Unis.
Bravo.

DEUX C'EST VOTRE ARGENT À REVOIR EN REPLAY !

Tout d'abord, un c'est votre argent classique, mais exceptionnel quand même : pourquoi la démographie va modifier le cours de l'économie ? Quand les banques centrales vont-elles réagir à l'inflation ? No limit, le déficit budgétaire français ? Où vont les marchés ? Quelles actions acheter ? Qui sont les meilleurs gérants de la semaine ? Nous avons échangé sur ces sujets et répondu à toutes les questions avec nos Jedi de l'économie et de la finance : Pascale Seivy d'Oddo BHF, Valérie Plagnol du Cercle des Épargnants, Hervé Goulletquer d'Accuracy, et Christian Bito de l'Essec.
Mais aussi un C'est votre argent Hors-Série spécial Finance Responsable !!! Qu'est-ce que la finance responsable ? Que veut dire ISR, ESG, finance verte, impact, etc., etc. ? Comment investir sur la finance responsable ? Comment distinguer la fausse de la vraie ? Nous avons échangé sur ces sujets cette fois-ci avec nos Jedi de la finance responsable : Marie Anne Vincent de Carbon4 finance, Fanny Picard d'Alter Equity, Léa Dunand Chatellet de DNCA, Vincent Auriac d'Axylia, Emeric Préaubert de Sycomore et Alain Pitous, conseil ESG.
Vous souhaitez voir les replays ? C'est ici.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse MP
Vendredi, le CAC40 a clôturé au-dessus des 6 500 points, grappillant 0,12%. Comme la plupart des grands indices boursiers, il a été soutenu par le rapport sur l’emploi américain du mois de mai. 559 000 emplois non-agricoles ont été créés aux États-Unis le mois dernier, faisant baisser le taux de chômage à 5,8%. Les analystes tablaient sur 650 000 créations. La banque centrale américaine a fait du retour au plein-emploi l’élément central de sa politique. Le rapport se veut donc rassurant, mais ne permet pas d’envisager pour tout de suite un tour de vis dans la politique de la Fed. Cette semaine, l’attention des investisseurs sera braquée sur l’autre grand sujet : le retour de l’inflation. Jeudi, l’indice mensuel des prix à la consommation pour le mois de mai sera publié aux États-Unis. Et vendredi, en France. Une nouvelle hausse de l’inflation mettrait la pression sur la Fed. Sa prochaine réunion aura lieu mercredi 16 juin; elle sera particulièrement suivie par les opérateurs de marché.
À Wall Street, le Dow Jones (+0,52%) et le Nasdaq (+1,47%) ont clôturé vendredi en territoire positif. À Tokyo, le Nikkei progresse ce matin de 0,27%.
Le Brent se négocie à 71,10 $.
L'once d'or s'échange à 1 883 $.
L'euro/dollar est à 1,216 $.

ON S'EN FOUT ?

Federer abandonne Roland-Garros pour se préserver pour Wimbledon; Le 9 juin la fin du télétravail à 100% et l'ouverture des salles intérieures des restaurants; Meghan a donné naissance à Lilibet Diana; Le père Castor fête ses 90 ans; Intéressez-vous quelques minutes à ce qui se passe en Afghanistan, que les États-Unis abandonnent en redonnant le pouvoir de fait aux talibans; Mélenchon a encore franchi un cap avec une déclaration immonde sur Merah en 2012 et la mort du policier sur les Champs Élysées, Xavier Jugelé en 2017, écoeurant; La France reste le pays le plus attractif pour les investissements en Europe; Merkel se paie le luxe de finir en beauté avec une victoire de son parti en Saxe-Anhalt où on prédisait une possible victoire de l'extrême droite; Un gag : Macron lance "les États généraux de la Justice", avec une convention citoyenne comme pour le climat ?; Enquête du parquet national financier français sur le gouverneur de la Banque Centrale du Liban soupçonné de détournement massif de fonds; Selon des associations écologistes, les voitures hybrides rechargeables émettraient plus de CO2 que les modèles à essence car elles sont plus lourdes.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU

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