...c'est que je me suis mal exprimé.
Cette phrase célèbre avait été prononcée par Alan Greenspan, l'ancien patron de la Banque centrale américaine.
Mais elle pourrait facilement s'appliquer à Jay Powell, le patron actuel de la FED et aux patrons d'autres banques centrales.
Ils entretiennent volontairement le flou sur l'évolution de la politique monétaire.
Et cela nous concerne.
Tous.
Ce vendredi, les principaux banquiers centraux du monde entier vont se réunir, comme ils le font depuis 40 ans.
Enfin pas tout à fait.
Du fait de la crise sanitaire, ce symposium se fera en visioconférence.
Les banquiers centraux se réunissent à un moment crucial.
A une croisée des chemins.
Ils sont confrontés à un dilemme que vous allez vite comprendre.
Les banques centrales ont baissé leurs taux à zéro, voire en deçà, et ont distribué gratuitement des masses de liquidités pour compenser les effets dévastateurs de la crise sanitaire.
ça c'est clair.
Mais maintenant, la croissance a rebondi fortement, les effets de la crise sanitaire ont été globalement effacés et l'inflation menace.
Elles devraient donc commencer à réduire leurs injections de liquidité.
Ca devrait être aussi clair que cela mais ça ne l'est pas.
Elles "devraient" changer de politique monétaire mais elles ne le font pas.
Elles ont peur de le faire.
Pourquoi ?
Parce que l'économie mondiale est accro à cette "coke monétaire" et qu'elle pourrait décrocher sans ces liquidités.
Parce que les états continuent à distribuer de l'argent gratuitement et qu'il faut continuer à les financer pour éviter que les taux d'emprunt d'état s'envolent alors que les états sont surendettés.
Parce qu'elles ont peur que le variant delta provoque un ralentissement de la croissance.
Et parce qu'elles croient que le rebond de l'inflation est un feu de paille.
Elles tergiversent.
En Europe, c'est un peu plus simple.
La BCE continue à arroser car il n'y a pas pour l'instant de signes d'inflation.
Mais aux États-Unis, il est aberrant qu'avec les taux de croissance et les taux d'inflation actuels, la FED continue sa politique ultra laxiste.
Je sens que vous vous dites : "toutes ces histoires de banques centrales, c'est trop compliqué, c'est de la macroéconomie, trop loin de mes préoccupations quotidiennes".
Vous avez tort.
Si votre entreprise a eu un PGE, si vous empruntez à des taux si bas pour votre achat de résidence principale, si vous avez mis de l'argent de côté pendant la crise, si votre chômage partiel ou celui de vos employés a été financé, c'est uniquement grâce aux banques centrales.
Les banques centrales ont aujourd'hui plus d'importance dans votre vie quotidienne financière que les gouvernements.
La Banque centrale américaine n'a plus le choix.
Elle doit réduire ses injections de liquidités.
Mais elle va le faire progressivement, lentement, trop lentement.
Et elle va prendre le risque de laisser l'inflation déraper.
En Europe, vous pouvez emprunter tranquillement, la BCE va continuer à raser gratis.
QUOI DE NEUF ?
Lé géant Taiwan Semiconducteur Manufacturing a décidé d'augmenter le prix des semi-conducteurs de 20%.
TSMC fournit les fabricants d'électronique du monde entier, à commencer par Apple.
Préparez vous à tout payer plus cher.
A noter : certains constructeurs automobiles ont déjà supprimé certaines options sur les voitures car elles étaient trop consommatrices de semi-conducteurs en temps de pénurie.
US, les États-Unis.
Us, nous.
Le chaos en Afghanistan qui a pris une tournure encore plus dramatique hier avec les attentats meurtriers est l'illustration de la couardise internationale.
Pathétique.
La banque Citigroup demande à ses banquiers de prendre leurs vacances.
Et elle leur a accordé un week-end par mois...sans travail de vendredi 17h à lundi 9h.
Quelle générosité.
Par Dorian Abadie, Analyste Bourse MTB
Le CAC40 clôturait hier en petite baisse de 0,16%. Les quelques investisseurs actifs en cette fin d’été suivront attentivement le discours de Jerome Powell à 16h, en quête d’indices sur le calendrier et la vision de la Fed. Ces dernières années, le rendez-vous annuel de Jackson Hole a été un non-évènement pour les marchés. Mais plus que jamais, les opérateurs attendent des précisions sur la baisse de soutien de la Fed. Hier encore, deux de ses membres se déclaraient en faveur d’une réduction de ses achats massifs d’obligations dans les prochaines semaines. À ce stade, quelque 120 milliards de dollars sont injectés chaque mois par la banque centrale sur les marchés. Une première phase de baisse des achats pourrait être annoncée dès la prochaine réunion de la banque centrale, les 21 et 22 septembre. En attendant le discours de Powell, l’indice américain des prix à la consommation sera publié à 14h30 pour le mois de juillet. Hors prix de l’alimentation et de l’énergie, cet indicateur de l’inflation devrait progresser de 3,6% sur un an.
Au Japon, le Nikkei clôture en baisse (-0,36% à 27 641 points).
Le Brent se négocie à 72,11 $.
L'once d'or s'échange à 1 803$.
L'euro/dollar évolue à 1,177 $.
Michel Barnier se lance dans la primaire LR, Wauquiez n'y va pas et on attend (enfin, pas tous) la candidature d'Hidalgo; je vous avais dit que la série Cruel Summer sur Amazon Prime démarrait bien, en fait elle traîne en longueur, vous pouvez vous contenter de voir les 4 premiers épisodes et de sauter directement aux deux derniers, vous pouvez aussi ne pas la regarder; Universal Music va s'introduire en bourse en septembre; les Français ont compensé l'absence d'étrangers et ont sauvé la saison touristique; le footballeur Benjamin Mendy dort en prison, il est soupçonné de viols; "le plus grand ennui c'est exister sans vivre": Victor Hugo, à méditer ce week-end; la peur du licenciement a provoqué un bond de la vaccination chez les soignants.