Jeudi 10 août

Après une baisse aux mois de mai et juin, les prix de l’essence sont repartis à la hausse depuis la mi-juillet, malgré la baisse de l’inflation.
En cause, la hausse du pétrole, au plus haut depuis 6 mois, soutenue notamment par la « driving season », mais aussi la fin des aides de l’État.

Par Gauthier MAES
Directeur de la communication
Meilleurtaux Placement

2 EUROS LE LITRE

Depuis le 10 juillet, les prix de l’essence sont repartis à la hausse en France.
Le sans-plomb 95-E10, le carburant le plus consommé dans l'Hexagone, est à 1,9 € le litre en moyenne, et il n’est pas rare de le voir à nouveau au-dessus des 2 € dans certaines stations.
Alors qu’il était sous les 1,8 € en juillet, le prix est aujourd’hui au plus haut depuis avril.
Et en hausse de près de 30 centimes depuis le début de l’année.

HAUSSE DU PÉTROLE

C’est bien sûr le prix du baril qui est à l’origine de cette hausse.
Le baril de brent est à 87,5 $, au plus haut depuis six mois, et en hausse de 15 $ (+20%) depuis fin juin.
Rappelons que début juin, les pays de l’OPEP avaient décidé de réduire leur production pour faire remonter le prix du baril.
L’Arabie saoudite avait notamment décidé de réduire sa production d’1 million de barils.
L’OPEP avait également annoncé que, d’après ses prévisions, la demande de pétrole en 2045 serait 10% plus élevée qu’aujourd’hui.

D’AUTRES CAUSES

La hausse des prix du baril n'est pas la seule cause de la hausse du prix de l'essence :
- La « driving season » : les prix du pétrole et de l’essence sont généralement plus élevés l’été, avec les chassés-croisés des vacanciers pendant lesquels les stations essence tournent à plein régime.
- La parité eurodollar : l’euro est passé de 1,12 $ début juillet à 1,095 $ aujourd’hui. Cette baisse a provoqué une hausse du prix du pétrole en euros de l’ordre de 3%.
- La hausse des coûts d’extraction, de transport et de raffinage, due notamment à la hausse des salaires. Le blocage des raffineries lors des manifestations n’a pas non plus aidé.
- La fin de la ristourne gouvernementale : rappelons que l’État appliquait depuis le 1er septembre 2022, directement sur les prix à la pompe, une ristourne de 10 centimes jusqu’en janvier 2023 (30 centimes jusqu’en novembre 2022).
- Les interdictions d’investissement des gouvernements pour des raisons écologiques : sans investissement nouveau, l’extraction du pétrole sera de plus en plus onéreuse et le prix du baril flambera.

ET MAINTENANT ?

L’Arabie saoudite a déjà annoncé qu’elle réduirait encore sa production en septembre, la Russie aussi (même si en fait elle ne respecterait pas vraiment l’accord…).
Les analystes voient donc le pétrole aller au-delà des 90 $, peut être même 100 $, d’ici la fin de l’année.
C’est peut-être là l’espoir des automobilistes : le consensus a toujours tort.
La majorité des analystes voyaient le pétrole continuer à grimper en juin, il a pourtant baissé, suite au ralentissement économique.
Un ralentissement économique, notamment en Chine, qui devrait être encore plus marqué au second semestre 2023…

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

RETOURNEMENT DE GIACCA

Suite à l’onde de choc provoquée par l’annonce d’une taxe italienne sur les superprofits des banques, le ministère italien de l’Économie a apporté des précisions sur les contours de la mesure.
Elle serait moins radicale que prévu.
Le décret prévoit en effet un plafond pour la contribution qui ne peut excéder 0,1 % du total des actifs.
Les cours des banques italiennes, mais aussi européennes, qui avaient chuté mardi suite à l’annonce, ont repris des couleurs hier.
Une fois de plus, les marchés boursiers ont provoqué un retournement de veste (giacca en italien) politique.

LA BONNE NOUVELLE DU JOUR

Pour la première fois depuis de longues années, le compte courant ne sera pas le « placement privilégié » en 2023.
Les épargnants laissent en effet dormir des centaines de milliards d’euros sur leur compte courant, un montant qui gonflait chaque année.
Mais pas en 2023 : depuis le début de l’année, ces comptes ont diminué de 36 milliards d'€.
Il faut dire que, si c’était un peu bête de laisser dormir son capital à 0% il y a quelques mois, quand on pouvait gagner facilement et sans risque 1 ou 2% en le plaçant, c’est devenu carrément stupide aujourd’hui alors que l’inflation est à 4% et qu’on trouve du 3% sans risque.
Les livrets d’épargne réglementés (livret A, LDDS, LEP, etc.) ont ainsi récolté plus de 50 milliards d’euros cette année, et les comptes à terme près de 40 milliards.

OUI MAIS

Épargner, c’est bien, mais attention à faire les bons choix.
Le livret A ou le LDDS rapportent 3% sans risque et avec une totale liquidité, ils sont bien évidemment à privilégier pour votre épargne de précaution.
Mais les comptes à terme, qui sont bloqués 12 à 18 mois, ne sont pas une bonne solution, pour l’épargne de précaution, mais aussi l'épargne de long terme. Ils rapportent entre 3 et 4% (4% c’est plutôt sur 18 mois et quand on a des centaines de milliers d'euros à placer et qu’on est un très bon client de la banque), mais après impôts, cela donne entre 2 et 2,8% de rendement. C’est donc plus faible que le livret A...
Et pas mieux que les fonds en euros de l'assurance-vie, qui eux sont totalement liquides, et sont attendus autour de 2,5% en 2023. C’est à peu près ce qui est attendu sur le fonds € Nouvelle génération accessible sans contrainte d’investissement sur notre contrat Meilleurtaux Liberté Vie
Et certains fonds euros feront plus, peut être même 4%, en profitant des offres boostées en contrepartie d’un investissement sur d’autres supports.
Il existe justement de nombreux autres supports, adaptés pour de l’épargne de long terme, qui permettent d’espérer plus de 4% de rendement, sans forcément prendre beaucoup de risque, comme par exemple les fonds obligataires à échéance.

GUERRE PAS ARTIFICIELLE

Joe Biden a signé un décret qui limite les investissements dans les technologies, en Chine et dans d'autres pays.
Le décret prévoit que les entreprises américaines ne pourront plus investir librement à l'étranger dans les technologies les plus avancées, comme l'intelligence artificielle (IA) ou l'ordinateur quantique, si cela concerne des « pays problématiques ».
Washington craint de voir Pékin profiter des transferts de technologies et « des bénéfices intangibles ».
La Chine dénonce des mesures qui « perturbent gravement » les chaînes mondiales d’approvisionnement.
Pour Pékin, cette décision s'écarte sérieusement « des principes de l'économie de marché » et de la concurrence loyale.
Une leçon de capitalisme de la Chine aux US, le monde à l'envers...

WEPSCHITT

Wework a averti le gendarme boursier américain qu’il craignait pour sa survie.
L’ex-star du bureau partagé dit avoir perdu des milliards de dollars au cours des six premiers mois de cette année, à cause de la baisse de la demande liée aux mauvaises conditions économiques.
L’action a perdu 35% hier à Wall Street ce qui porte sa baisse à 90% depuis le début de l’année (et 99% par rapport à son plus haut).
47 milliards $ envolés.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Le CAC40 ouvre en hausse de 0,91% ce matin, à 7 388 points (+1,1% sur la semaine).
Le moment tant attendu de la semaine approche ! Ce n’est pas un secret, les chiffres de l’inflation et les politiques des banques centrales font la pluie et le beau temps sur les marchés depuis au moins deux ans. Ce jeudi à 14h30, les données américaines de juillet seront dévoilées. Tous prix confondus, le marché table sur une hausse de l’inflation à 3,3% sur un an, contre 3% en juin. Ce serait la première hausse depuis juin 2022 et le pic à 9,1%. Comme toujours, le résultat alimentera les spéculations sur la politique monétaire américaine. Pour l’heure, la majorité des investisseurs tablent sur un statu quo sur les taux lors de la réunion de la Fed en septembre. Mais une hausse plus marquée de l’inflation pourrait rebattre les cartes et provoquer une baisse des paniers d’actions…
En Asie, la Bourse de Tokyo gagne 0,84% à 32 474 points.
Le Brent s'échange à 87,6 $ (+1,74% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 919,6 $ (-0,28%).
L'euro/dollar évolue à 1,101 $ (+0,30%).

ON S’EN FOUT ?

L’état d’urgence a été déclaré dans l’archipel américain d’Hawaï en proie à des incendies sans précédent ; 120 milliards $ : le coût des catastrophes naturelles dans le monde sur les six premiers mois de l’année (c’était 123 milliards en 2022) ; Fernando Villavicencio, candidat centriste à la présidence de l’Équateur, a été assassiné en pleine rue après un meeting, apparemment par une bande criminelle liée au narcotrafic ; Canal+ s'offre les droits du football en Arabie saoudite ; Les cours du jus d’orange dépassent les 3 $ la livre, du jamais-vu ; Disney va augmenter le prix de sa plateforme de streaming Disney+ ; La déclaration des biens immobiliers restera possible après le 10 août, un vrai aveu d'échec pour le fisc qui ne nous avait pas habitués à cela ; L'Icône des mers, le plus grand paquebot du monde, 5 fois plus grand que le Titanic, est sur le point d'être achevé en Finlande et doit prendre le large pour son premier voyage en janvier 2024... mais provoque la colère des écologistes du monde entier ; Il va faire chaud dans presque toute la France aujourd'hui, pensez à la crème solaire, les chapeaux, et à boire beaucoup d'eau.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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