Vendredi 18 août

C’est peut-être la conséquence la plus marquante de la crise sanitaire.
Le télétravail a totalement révolutionné le mode de fonctionnement des entreprises. Il semble aujourd’hui entré dans les mœurs, de nombreux salariés le considérant comme un acquis. Il a même sa petite abréviation, « TT ».
Pourtant, certaines entreprises reconsidèrent ses bienfaits sur la productivité et « encouragent » leurs employés à retrouver le chemin du bureau.
Explications.

Par Gauthier MAES
Directeur de la communication
Meilleurtaux Placement

AVANT ET PENDANT LE COVID

Avant 2020, le télétravail était une pratique très marginale accordée par peu d’entreprises.
Et la majorité des salariés ne pensaient même pas qu’ils pouvaient demander à rester travailler chez eux.
Pendant le Covid, télétravailler est bien entendu devenu une nécessité, et les entreprises ont donc été forcées de s'adapter. Mais elles se sont surtout rendu compte des bienfaits que le télétravail pouvait générer : officiellement, pour améliorer le bien-être et donc la productivité des salariés. Moins de transport, moins de stress et moins de fatigue.
Officieusement, pour économiser des dizaines, centaines, voire milliers de m² de bureaux. Et aussi pour accélérer leur digitalisation, et favoriser l’accès à une main-d’œuvre « délocalisée » donc moins coûteuse.
Un win-win.

APRÈS LE COVID

(J’écris « après le Covid » même si je sais bien qu’il n’a pas tout à fait disparu, mais on en parle quasiment plus).
On s'est vite rendu compte que le télétravail n'était pas une simple parenthèse qu'on allait rapidement fermer.
Les entreprises, grands groupes en tête, n’ont pas vraiment poussé leurs employés à revenir au bureau.
Et toutes les entreprises ont commencé à mettre en place une charte ou accord collectif pour ancrer un ou plusieurs jours de télétravail dans leur organisation.

MAIS AUJOURD’HUI

Alors que tout laissait présager d’une intégration définitive du « TT » dans nos mœurs, certaines entreprises commencent à vouloir revenir sur les accords.
Chez Amazon par exemple, on a demandé aux employés de venir au bureau au moins 3 jours par semaine.
Tout comme chez Google, Snap, Uber ou encore Tesla, où Musk a demandé un minimum de 40h par semaine au bureau, et le reste (en France on dirait « quel reste ? ») à la maison.
Même le jeune fondateur de ChatGPT, Sam Altman, a critiqué l'essor du télétravail, le qualifiant de « pire erreur commise par l'industrie technologique ».
Et les entreprises développent de plus en plus d’outils pour contrôler, fliquer donc, leurs employés. Aux US, on appelle ces outils les « bosswares ».

POURQUOI CE REVIREMENT ?

La productivité du télétravail commence à être remise en cause. Selon une étude de l’OCDE, si la productivité du salarié augmente lorsqu’il obtient du télétravail, elle baisse ensuite sur le long terme, et surtout si la fréquence augmente. Les chercheurs ont notamment noté une chute importante de la productivité lorsque le salarié passe de 2 à 3 jours de « TT » par semaine.
Plusieurs éléments peuvent expliquer cette baisse : l'inadéquation des espaces de vie au travail, l'absence de séparation entre vie professionnelle et vie privée, la complexité du management, l'absence de lien social, l'érosion du sentiment d'adhésion à son entreprise, etc. etc.

EN FRANCE

Les employeurs français sont parmi les plus réfractaires au télétravail.
Ils accordent en moyenne 0,6 jour de télétravail par semaine.
Contre 0,9 jour en moyenne pour les pays industrialisés.
1,5 jour aux États-Unis et au Royaume-Uni, 1,7 au Canada, mais 0,5 au Japon.
Les Français sont pourtant aussi demandeurs que dans les autres pays, mais les employeurs leur font moins confiance qu’ailleurs (allez savoir pourquoi…).

POURQUOI C’EST IMPORTANT ?

Avec le télétravail, nous avons vécu une véritable révolution sociétale. Elle ne sera peut-être pas aussi importante qu’attendu mais il semble par contre impossible de revenir à la situation d'avant Covid.
Cette révolution a et aura des conséquences sur la productivité, même si on a encore du mal à les estimer.
Il faudra aussi mesurer les conséquences sur l’activité dans les mégalopoles et les villes moyennes, sur l’immobilier, sur la digitalisation, l’environnement, la santé, les universités, et globalement nos modes de vie et de consommation.
L’histoire avec un grand H, encore et toujours.

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?

IMMOBILIER LOGEMENT NEUF

Le marché du logement neuf est pratiquement à l'arrêt en France.
Les réservations auprès des promoteurs immobiliers ont dégringolé d'environ 40% au deuxième trimestre 2023, selon le ministère de la Transition écologique.
18 000 logements réservés, un niveau historiquement bas : même au deuxième trimestre 2020, en plein confinement, les réservations étaient supérieures (22 000).
La chute est, un peu, moins brutale, pour le marché de l'ancien : -20% sur un an.
Pour l'instant, cette chute des transactions affecte peu les prix : une légère baisse dans l'ancien... mais une légère hausse dans le neuf, principalement due à l'envolée des coûts des matières premières.

L’OCCASION DE REVOIR...

...l'échange qui a eu lieu il y a quelques semaines entre Marc Fiorentino et Guillaume Arnaud, le président du Directoire de Sofidy, lors de notre webinaire dédié à l’investissement immobilier.
Faut-il investir aujourd’hui en immobilier et comment ? C’est la question que tous les investisseurs se posent aujourd’hui et le patron de Sofidy, qui gère des fonds immobiliers depuis plus de 35 ans, a répondu sans langue de bois. Il nous a expliqué les difficultés de certaines typologies de biens (résidentiel, bureaux, etc.) et celles qui marchent très bien en ce moment (tourisme, commerce, etc.) et ce qu’il faut privilégier, mais avec un mot d’ordre : DIVERSIFIER !
>> Revoir le replay du webinaire sur l’investissement immobilier

NOUVEAU CHAPITRE EN CHINE

Chaque jour ou presque, on découvre une nouvelle inquiétante provenant de Chine et en particulier du secteur de l'immobilier commercial.
Hier, on vous disait que le promoteur Country Garden avait alerté sur ses difficultés à faire face à ses remboursements alors qu'il a moins de 30 jours pour régulariser sa situation et éviter la faillite.
Aujourd'hui c'est le géant Evergrande qui se place sous procédure de faillite aux États-Unis, le « chapter 15 » qui permet de protéger les actifs du débiteur étranger contre les actions des créanciers sur des biens situés aux États-Unis.
Evergrande, vous vous rappelez sans doute, c'est ce promoteur chinois qui s'est retrouvé en grandes difficultés après le Covid, faisant face à un endettement gigantesque, et que le gouvernement a refusé de sauver pour combattre la spéculation immobilière et les inégalités. Evergrande a même été surnommé « Le Lehman chinois ».
Il est encore là, deux ans après, c'est déjà mieux que la banque américaine...

AU TOUR DE L'EUROPE

Après les indicateurs chinois et américains en début de semaine, les marchés se tournent avec nervosité vers la zone euro qui publie aujourd'hui les chiffres de l'inflation.
Le consensus attend +5,3% sur un an, contre +5,5% il y a un mois. Ce serait le plus faible taux depuis janvier 2022.
Chaque dixième d'écart par rapport à ces prévisions pourraient faire bouger fortement les indices, car il raviverait ou affaiblirait les espoirs de pause dans les hausses de taux de la BCE.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les pertes se creusent sur le CAC40. L’indice français cède 2% sur la semaine, après un nouveau recul quotidien de 0,94% hier soir. En cause, le compte-rendu de la Fed dont nous vous parlions hier et les inquiétudes persistantes sur l’économie chinoise.
Au programme de ce vendredi, l’inflation ! Cette fois-ci, ce sont les derniers chiffres de la zone euro qui seront scrutés de près, à 11h.
Le CAC perd 0,4% à l’ouverture, à 7 163 points.
En Asie, la Bourse de Tokyo clôture dans le rouge : -0,55% à 31 451 points.
Le Brent s'échange à 84,2 $ (+0,36% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 892,4 $ (+0,01%).
L'euro/dollar évolue à 1,087 $ (-0,02%).

ON S’EN FOUT ?

La France va connaître son épisode de canicule « le plus chaud » de l’été, avec des pointes attendues jusqu’à 43 °C, Élisabeth Borne réunit une cellule interministérielle de crise (bigre !) ; Les premiers résultats du NP137, un anticorps contre toutes les formes de cancer, sont encourageants ; La Cedeao se réunit au Ghana pour discuter d'une éventuelle intervention armée au Niger ; Encore un viol à Paris, dans un bar du 18ème arrondissement, le quatrième en quelques jours (on ne s'en fout pas) ; La première épreuve du Test Event de triathlon s’est déroulée sans accroc ce jeudi, les athlètes en ont pris plein les yeux ; Une Franco-Canadienne condamnée à 22 ans de prison après avoir envoyé à Trump une lettre contenant du poison ; Camille Cottin (Dix pour Cent, Connasse, etc.) : « J'aurais adoré avoir plus de deux enfants, mais avec la vie que je mène, cela me paraît compliqué », trop dur la vie d'acteur ; Le spectacle de Dieudonné à Lyon a été interdit par la mairie ; Lionel Messi se dit « épanoui » à Miami où il vit « le contraire de son arrivée à Paris », au moins on sait maintenant pourquoi il a été aussi mauvais ; Je vous souhaite un excellent week-end, c’était ma dernière newsletter de l’été, lundi, je redonne la main à Marc Fiorentino (inutile d’applaudir).

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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