Les marchés : Droits de douanes...Encore !
La Bourse de Paris s’offre une hausse de +0,20% aujourd’hui, à 7 424 points à la clôture, portée par un regain d’optimisme venu des États-Unis. Bloomberg rapporte que l’administration Trump pourrait opter pour une mise en place progressive des droits de douane plutôt qu’une application brutale. Une annonce qui apaise temporairement les craintes des investisseurs, longtemps préoccupés par l’impact immédiat des surtaxes sur le commerce mondial. Bref, comme ces dernières semaines, la guerre commerciale continue de souffler le chaud et le froid sur les marchés… Et il va falloir s’y habituer !
Autre facteur de soulagement, les chiffres américains sur les prix à la production. Ils ont progressé de 0,2% en décembre et ressortent inférieurs aux attentes du marché. Hors alimentation, énergie et services commerciaux, la hausse se limite à 0,1%. Voilà des données rassurantes pour Wall Street qui redoutait une pression inflationniste accrue, susceptible de freiner le cycle de baisse des taux de la Fed. Verdict demain après-midi pour la mise à jour de l’inflation américaine.
Elle fournira de nouvelles indications cruciales sur la trajectoire future des taux d’intérêt. En parallèle, une chose est sûre, l’investiture de Donald Trump, prévue le 20 janvier, continuera de rythmer l’agenda des marchés. Dans la suite de cette édition, nous vous parlons des pépites de la séance, de dividendes records, de notre prochain webinaire et des pays les plus performants en Bourse en 2024. Bonne lecture !
Les valeurs : Société Générale, Safran et MGI Digital Technology
Société Générale
Bank of America (BofA) place Société Générale parmi ses valeurs européennes préférées, saluant un potentiel de rebond important. BofA estime que la banque française pourrait redistribuer entre 40% et 55% de sa capitalisation boursière aux actionnaires d'ici trois ans, grâce à ses rachats d'actions et ses dividendes. Après une année de transition, Société Générale s'apprête à réduire ses coûts, notamment via la fusion avec Crédit du Nord et des cessions ciblées.
Ces efforts devraient ramener ses charges à 16,9 milliards d'euros en 2026, tout en augmentant son rendement sur fonds propres. Avec une valorisation déprimée, seulement 0,4 fois sa valeur comptable, la banque rouge et noire offre un point d'entrée attractif selon Bank of America qui cible un objectif à 36 euros et voit dans cette transformation une opportunité unique. 36€, c’est un potentiel de hausse de près de 30% par rapport au cours de clôture de Sogé ce soir : +2,31% à 27,86€, à la deuxième place du CAC.
Safran
Le trou d'air de Safran, après des prévisions jugées décevantes en décembre, ouvre la voie à un rebond prometteur selon Jefferies. La banque d’investissement américaine passe à l'achat sur le titre du groupe industriel et technologique français, fixant un objectif de cours à 260€, soit un potentiel de hausse de 17% par rapport au prix de clôture de ce soir (222,50€, +1,64%).
Jefferies voit dans ce repli une opportunité rare pour entrer sur une entreprise de qualité, profitant de perspectives solides grâce aux services après-vente, à la montée en puissance du moteur Leap et à des effets de change favorables. Avec une croissance estimée du bénéfice par action de 21% par an d'ici 2028, Safran s'affirme comme un pilier du secteur aéronautique, sous-évalué par rapport à ses pairs. Ajoutons à cela l'imminence du contrat Rafale en Inde.
MGI Digital Technology
C’est un nom qui ne vous dit peut-être rien. Pourtant, MGI fait sensation en Bourse ce mardi avec un bond de 6,57% à 15,58€ ! Le spécialiste des solutions d’impression numérique, éligible au PEA-PME, a annoncé des prévisions 2024 supérieures à ses attentes initiales. Porté par un rebond au second semestre, grâce notamment aux retombées d’un salon commercial et au règlement favorable d’un litige sur des brevets.
Le groupe anticipe une croissance annuelle de plus de 35% et un chiffre d’affaires dépassant les 65 millions d’euros. Sa marge d’exploitation est attendue autour de 15%. Fort de ces résultats, MGI aborde 2025 avec optimisme, misant sur l’électronique imprimée comme relais de croissance prometteur.
Demain à la Une : La séance de l'inflation!
Au programme de ce mercredi, les derniers chiffres de l’inflation en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Le résultat français est attendu à 1,3% sur un an en décembre, stable par rapport à novembre. Mais c’est le résultat américain qui devrait faire parler le plus de lui. Tous prix confondus, l’inflation est attendue en hausse à 2,9% sur un an en décembre (vs 2,7% en novembre). Hors prix de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation sous-jacente devrait rester stable à 3,3%. Les données américaines seront dévoilées à 14h30 et animeront largement la séance. On en reparle demain soir !
Le monde d'après : 98 milliards d'euros !
2024 a été une année historique pour les entreprises du CAC 40, qui ont redistribué à leurs actionnaires 98,2 milliards d’euros, un niveau record. Si les dividendes, en hausse de 8,5% sur un an, représentent la majorité de cette somme avec 72,8 milliards d’euros, les rachats d’actions ont légèrement reculé à 25,4 milliards. Ces résultats démontrent la bonne santé économique des champions français, portée par les excellents résultats de 2023, et permettent aux grands groupes de renforcer leur attractivité auprès des investisseurs.
Malgré ce record, ni les dividendes, ni les rachats d’actions ne créent de valeur intrinsèque pour l’actionnaire, puisqu’ils ne font que redistribuer des liquidités déjà présentes dans les caisses des entreprises. Cependant, pour des groupes arrivés à maturité, ce choix est perçu comme un usage efficace des capitaux excédentaires, évitant les surinvestissements. Cela n’a pas empêché les rachats d’actions de rester au cœur des débats politiques, avec la perspective d’une possible taxe spécifique dans le prochain budget…
Enfin, les rachats d’actions ne garantissent pas systématiquement une surperformance boursière. Parmi les entreprises les plus actives sur ce front depuis 2012, comme Total et ArcelorMittal, près de la moitié sous-performe le CAC 40. Une leçon pour les investisseurs : ce qui compte, c’est avant tout la performance opérationnelle et les résultats des entreprises.
Le lexique : Les aristocrates des dividendes
Les aristocrates des dividendes sont des entreprises cotées en Bourse qui ont augmenté leur dividende chaque année pendant une période prolongée, généralement au moins 25 ans. Elles sont réputées pour leur solidité financière, leur gestion prudente et leur capacité à générer des flux de trésorerie stables, même en période de crise économique. Ces sociétés sont souvent prisées par les investisseurs cherchant des revenus réguliers et une croissance stable à long terme.