Vendredi 16 mai

Les marchés : Patience, patience...

La Bourse de Paris poursuit sa progression et s’offre une nouvelle clôture dans le vert ce vendredi, avec un gain de 0,42% à 7 887 points. Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 affiche une hausse de 1,85%, porté par l’euphorie de la trêve douanière entre les États-Unis et la Chine. Une pause de 90 jours, des surtaxes réduites, et des investisseurs qui se remettent à prendre des risques, mais avec modération. Car la séance du jour, calme en actualités, reflète une chose, le marché souffle, mais garde un œil inquiet sur la suite.

Après l’élan provoqué par l’annonce du répit commercial, les opérateurs semblent entrer dans une phase de digestion. L’appétit pour le risque est limité, non par manque d’optimisme, mais par réalisme. Car si le pire a sans doute été évité, personne n’imagine un retour à la normale rapide. D’autant que les effets réels des droits de douane commencent à se faire sentir : inflation sur les importations, pressions sur les marges, et ralentissement potentiel de l’emploi. Ce que les marchés ont salué lundi, ils l’analysent avec plus de recul aujourd’hui. Et surtout, ils s’impatientent de voir de nouveaux accords commerciaux majeurs.

Les dernières données d’inflation aux États-Unis, moins inquiétantes qu’attendu, ont aidé à prolonger la dynamique positive. Certains analystes jugent que le pic d’incertitude est passé. D’autres, plus prudents, estiment que les conséquences profondes de la guerre tarifaire ne font que commencer. En Bourse, on achète l’espoir, mais on vend très vite le doute. Et ces prochains jours, le doute pourrait bien revenir taper à la porte.


Les valeurs : Eutelsat, Richemont et Bastide le confort

Eutelsat

Ces derniers temps, Eutelsat a fait couler beaucoup d’encre. La pépite française s’impose comme l’une des rares alternatives satellitaires à Starlink en Europe, au moment où les questions de souveraineté et de défense dictent le calendrier politique. Malgré un contexte complexe, Eutelsat affiche des résultats trimestriels en ligne avec les attentes, principalement soutenus par ses services aux gouvernements. Le chiffre d’affaires trimestriel s’établit à 300 millions d’euros, en léger recul de 1,9% sur un an, mais dans la fourchette prévue. Il peine à convaincre les investisseurs…

La division “services gouvernementaux” tire la croissance avec une hausse de 10,2% des revenus, portée par la demande croissante de solutions satellitaires souveraines, en réaction à la domination de la société d’Elon Musk. Propriétaire de OneWeb, Eutelsat s’impose comme une alternative européenne avec plus de 600 satellites en orbite basse. Malgré un taux de renouvellement des contrats en baisse à 50%, lié à des facteurs conjoncturels aux États-Unis, le groupe maintient ses prévisions annuelles. Il cherche activement des financements pour soutenir ses projets, sur fond de changement de direction et de sanctions européennes ayant coûté 16 millions d’euros de revenus. Depuis le début de l’année, le titre est très volatil et renaît de ses cendres. Il s’envole de 64%, malgré un recul de 6,36% aujourd’hui, à 3,68€.


Richemont

Une fois n’est pas coutume, place à une valeur suisse ! Ces derniers jours, nous vous parlions des difficultés rencontrées par le secteur français du luxe et des spiritueux. De l’autre côté des Alpes, l’ambiance est tout autre. Pour le moment, Richemont s’impose comme le grand gagnant sectoriel de l’année en Bourse. Le groupe suisse, propriétaire de Cartier et Van Cleef & Arpels, enregistre une croissance solide de 11% dans la joaillerie au dernier trimestre, dépassant largement les attentes du marché. Sur l’ensemble de son exercice 2024-2025, son chiffre d’affaires a progressé de 4% à 21,4 milliards d’euros, avec un bénéfice net en hausse de 16%.

Grâce à son positionnement dans le "hard luxury" (joaillerie et horlogerie), moins exposé à la clientèle "aspirationnelle", Richemont tire son épingle du jeu. En Bourse, son action s’envole de 20% depuis le début de l’année, devançant tous les grands noms du secteur, y compris Hermès (+11%), LVMH (-21%) et Kering (-26%). Sous l’impulsion de son nouveau directeur général Nicolas Bos, salué pour son mélange de créativité et de rigueur, Richemont semble avoir trouvé la recette du succès. Une performance saluée ce vendredi, avec un bond de 6,78% en Bourse après la publication des résultats trimestriels.


Bastide le confort

Le spécialiste du maintien à domicile progresse de 2,56% ce vendredi à 28€, après avoir confirmé ses objectifs et dévoilé une croissance soutenue sur le troisième trimestre. L’activité grimpe de 7,9%, portée par ses pôles à forte technicité comme la respiration et la nutrition, qui représentent désormais les deux tiers du chiffre d’affaires. Même le cœur historique du groupe, le maintien à domicile, accélère à nouveau, avec +3,2%.

Avec 419 millions d’euros de revenus sur neuf mois, Bastide vise toujours un chiffre d’affaires d’au moins 560 millions et une marge opérationnelle (voir lexique) supérieure à 9,1%. Seule ombre au tableau, un endettement élevé. Mais la direction se veut rassurante et promet une meilleure gestion du cash et quelques cessions ciblées pour alléger la dette. Le marché y croit, l’action éligible au PEA-PME gagne 17% depuis janvier. Les nouveaux contrats au Canada et au Royaume-Uni dans le respiratoire devraient prolonger cette dynamique. Oddo et Alphavalue valident les prévisions.


Le résultat du vendredi : -55% en un an !

Coup de tonnerre à Copenhague. Lars Fruergaard Jørgensen, directeur général de Novo Nordisk depuis 2017, quitte ses fonctions d’un commun accord avec le conseil d’administration. L’annonce surprise, sur fond de chute boursière (-55% sur un an, -60% depuis le pic du titre en juin 2024), a fait plier le titre du géant pharmaceutique danois, en repli de 2% ce vendredi. Leader mondial des traitements contre le diabète et l’obésité, Novo Nordisk a enchaîné les déconvenues ces derniers mois.

Résultats cliniques décevants pour son traitement Cagrisema, succès éclatant de son rival Eli Lilly avec une version orale innovante, et percée massive aux États-Unis de copies non homologuées de ses médicaments vedettes, comme Wegovy. Le groupe espère toutefois un rebond dès le second semestre, grâce à la fin annoncée de la production de ces versions alternatives, désormais interdites par la FDA. La recherche du prochain dirigeant est lancée, avec pour mission de redresser la trajectoire de l'ex-champion européen de la santé.


Le lexique : La marge opérationnelle

La marge opérationnelle est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d'une entreprise sur son activité principale, avant la prise en compte des charges financières et des impôts. Exprimée en pourcentage, elle se calcule en divisant le résultat opérationnel (ou bénéfice d'exploitation) par le chiffre d'affaires. Plus la marge opérationnelle est élevée, plus l'entreprise est efficace dans la gestion de ses coûts par rapport à ses revenus.

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