Les Français ne faillent toujours pas à leur réputation de fourmis. Leur patrimoine a continué d'augmenter en 2011, après un fort rebond en 2010, dépassant son niveau d'avant la crise selon une étude publiée mardi par l'Insee.
13 260 milliards d’euros, tel est le trésor de guerre accumulé par les Français en 2011, soit près de huit fois le produit intérieur net de la France (1 717 milliards d'euros), en augmentation de 5 % par rapport à 2010, précise l'Institut national de la statistique et des études économiques.
Le patrimoine des ménages ralentit
Le patrimoine des ménages français s'est élevé en 2011 à 10 411 milliards d’euros soit 7,9 fois leur revenu disponible net, détaille l'Insee. Ce patrimoine progresse de 4,1 % par rapport à 2010, année au cours de laquelle il avait rebondi de 8,1 %, retrouvant son niveau d'avant la crise. S'il continue d'augmenter, il le fait donc moins vite qu'en 2010. Composé aux trois quarts d'actifs non-financiers, des biens immobiliers essentiellement, ce patrimoine est en effet le premier affecté par la décélération du prix des terrains (+3,4 %) qui était à l'origine de la forte hausse de 2010 (+14,3 %). Ce ralentissement n'est cependant pas compensé par l'accélération du patrimoine en logements (+9,2 %, après +4,5 % en 2010), selon l'Insee. La différence entre actifs et passifs du patrimoine non financier des ménages augmente donc de 6 % en 2011, après +8,9 % en 2010.
Le Livret A et les dépôt toujours autant plébiscités
Le patrimoine financier net des ménages, un quart de leur patrimoine total, baisse légèrement (-0,8 % après +5,9 % en 2010). L'assurance-vie demeure le premier placement avec un encours évalué à 1 430 milliards d'euros en 2011, qui progresse néanmoins moins vite qu'en 2010 (+1,5 % après +7,6 %). « Cette décélération est liée à la fois à la diminution des souscriptions nettes de contrats d'assurance-vie, à la baisse régulière de leur rendement depuis la mi-2009 et aux moins-values enregistrées sur les contrats en unités de comptes en 2011 », précise l'étude
A côté, les avoirs des ménages en actions et titres d'Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) diminuent de 7,6 %, en raison essentiellement de l'évolution défavorable des marchés boursiers (l'indice CAC 40 a baissé en 20,8 % en 2011). Globalement, les ménages se tournent davantage vers les placements bancaires (+5,8 % en 2011, contre +3,3 % en 2010). Les ménages privilégient notamment les livrets d'épargne, surtout le Livret A. Leur passif financier augmente plus modérément en 2011, leurs crédits bancaires, destinés pour l'essentiel au financement de leurs acquisitions immobilières, progressant en effet de 4,6 % (+5,9 % en 2010).