Après avoir essuyé la semaine dernière leur plus forte baisse hebdomadaire depuis quatre ans, la spirale baissière se poursuit sur les marchés, signe que l’aversion au risque domine les échanges. Le dollar est en première ligne. Il s’effondre au plus bas 3 mois face au yen. L'Euro quant à lui tutoie les 1,15$, un niveau inédit depuis février
L’aversion au risque et les craintes sur l’état de santé de l’économie mondiale ont fait plonger les marchés asiatiques à des niveaux inédits depuis trois ans. La Bourse de Shanghai repasse dans le rouge depuis le début de l‘année après avoir affiché une performance positive de 150%.
L’Europe prend le relais. L’indice CAC 40 chute de 2,27% à 4.527,10 points à Paris. Même tendance pour le Dax abandonne 2,47% à 9873 points, ce qui efface l’intégralité des gains enregistré depuis le début de l’année. A Londres le FTSE recule de 2,29% à 6057 points.
Mais c’est sur le marché des changes que les mouvements sont les plus impressionnants. Avec une tendance lourde : L’effondrement du dollar. Il chute actuellement de 1,39% face au yen, pour revenir à 120,32 yens. L’euro de son côté grimpe en flèche et s’adjuge 0,87% en fin de matinée face au billet vert, portant ses gains à près de 5% sur un mois. L'euro se négocie ainsi sur des niveaux plus observés depuis le mois de février, à 1,1484 dollar.
Plusieurs raisons expliquent le décrochage du billet vert. Le regain de nervosité des investisseurs face à l’absence de visibilité sur la conjoncture économique mondiale en fait partie. Mais la baisse du billet vert traduit surtout le fait que les investisseurs ne parient plus autant qu’auparavant sur une remontée des taux directeurs de la Fed dès le mois de septembre.
Pourtant, l’économie américaine semblait jusqu’à présent suffisamment solide pour encaisser un premier durcissement de la politique monétaire américaine. Mais les dernières statistiques publiées, comme les résultats d’entreprises font douter de la solidité de la reprise. De grandes multinationales tels que Wal Mart ont par exemple dévoilé des bénéfices en baisse, plombés notamment par le renchérissement du billet vert face aux autres devises, qui plombe leur compétitivité. Autre signaux négatifs, le marché de l’emploi, comme l’activité manufacturière perdent de leur dynamique. Nul doute que la Fed fasse preuve de vigilance à ce sujet. Les prochains indicateurs qui prennent le pouls de l’économie seront encore plus scrutés à la loupe que d’habitude. Car s’ils confirment un ralentissement de la croissance, la banque centrale pourrait repousser son calendrier donnant le coup d’envoi à une hausse des taux.
Or, la banque centrale américaine préparait de longue date les marchés à une hausse du loyer de l’argent, qui stagne à zéro depuis l’éclatement de la crise financière en 2008. Cette perspective était d’ailleurs pleinement intégrée dans les cours, en témoigne l’envolée du billet vert sur l’année 2015. Or, les turbulences sur la Chine, qui déstabilisent par ricochet les pays émergents pourraient remettre en question une hausse des taux directeurs américains en septembre.
De quoi faire plonger le billet vert qui revient à 120,30 yens seulement, au plus bas depuis le 19 mai.