Mercredi 20 mai

C'est une question qu'on entend de plus en plus souvent.
À chaque annonce d'un nouveau plan de relance d'un pays.
À chaque annonce d'une nouvelle intervention d'une banque centrale.
Hier, par exemple, la question s'est posée après l'annonce par Merkel et Macron d'un projet de fonds de relance européen de 500 milliards d'€.
La réponse à cette question est à la fois simple et très complexe.

SUIVONS LA PISTE DE L'ARGENT

Ou plutôt les pistes de l'argent.
Puisqu'il faut distinguer chaque mode d'intervention.

COMMENÇONS...

... par les plans de relance budgétaires des États.
Prenons l'exemple de la France.
L’État a annoncé plusieurs plans de financement.
Comme le financement du chômage partiel.
Prenons un chiffre rond.
100 milliards d'€ que l'État distribue.
Ces 100 milliards, évidemment, nous ne les avons pas.
Ils viennent alourdir notre déficit public.
Et pour les financer, il faut les emprunter.
La France va donc emprunter 100 milliards d'€ sur les marchés mais une partie importante de ce montant va être prêtée par la Banque centrale européenne.

L'ARGENT QUE LA BANQUE CENTRALE...

... prête aux États, comme les 100 milliards de la France ci-dessus, mais aussi aux entreprises indirectement en rachetant leurs dettes sur le marché, c'est de la pure création monétaire.
De la "planche à billets" pour reprendre une expression consacrée.
Les banques centrales "font tourner la planche à billets".
Elles créent "ex nihilo" de l'argent.
De l'argent qui vient donc de "nulle part".
Pas facile à imaginer mais pourtant c'est la réalité.
C'est un jeu d'écriture comptable.

LA QUESTION SUIVANTE

Évidemment, si on peut créer aussi facilement, virtuellement, de l'argent qui devient bien réel, qu'on peut distribuer aux États ou aux entreprises, pourquoi ne pas en créer encore plus et en distribuer gratuitement à tout le monde ?
La réponse est simple.
C'est ce que font les banques centrales et les États actuellement.
Les banques centrales ont décidé de créer de l'argent de façon illimitée, c'est une première historique, jusqu'à ce que les effets de la crise aient été compensés.

NO LIMIT DONC ?

Pour l'instant no limit.
No limit grâce à deux facteurs :
1. Tous les pays sont dans la même situation. Si ce n'était pas le cas et qu'une seule zone ou pays faisait seul tourner sa planche à billets, la confiance dans cette zone ou ce pays s'éroderait, la devise s'effondrerait et les taux d'intérêt remonteraient à un niveau asphyxiant.
2. Il n'y a pas d'inflation. Évidemment, le risque de la planche à billets c'est l'explosion de l'inflation comme dans l'Allemagne des années 30. Mais aujourd'hui nous sommes plutôt en déflation qu'en inflation, déflation structurelle à cause de la démographie, de la technologie et de la révolution sociétale, déflation conjoncturelle du fait de la coronacrise.

ALORS QUEL EST LE PROBLÈME ?

Et pourquoi ne créons nous pas encore plus d'argent pour faire des cadeaux à tout le monde?
Le problème c'est que nous n'allons pas tous sortir de la crise dans le même état.
Et l'élément essentiel qui permet cette politique de création de monnaie, le fait que nous soyons tous dans la même situation, va disparaître.
Dans quelques mois par exemple on va s'apercevoir que l'Allemagne est complètement sortie de la crise alors que nous serons encore plongés dedans.
Et cette fois plus personne ne sera d'accord pour ne créer de l'argent "que" pour la France alors que la coronacrise sera finie.

MAIS CETTE EXPLICATION...

...sera inaudible pour les syndicats et pour les revendications salariales.
Et la phrase que nous allons le plus entendre en France dans les mois qui viennent c'est "vous avez été capables de créer des centaines de milliards d'euros en quelques jours, vous pouviez bien en créer 50 de plus et augmenter tous les salaires".
Et là....

À PART ÇA ?

QUOI DE NEUF ?




LE MONDE D'AVANT
Deux sujets sont à nouveau sur le devant de l'actualité en France.
Certains demandent le rétablissement de l'ISF pour que "les riches paient".
Et d'autres demandent un réaménagement des 35 heures pour faciliter la reprise.
C'est fou ce que le monde d'après ressemble au monde d'avant.

APRÈS LA BATAILLE

Le gouvernement vient de commander un milliard de masques en France pour soutenir des fabricants français.
Mais le problème c'est qu'on ne sait déjà plus quoi faire de tous les masques qu'on nous propose partout.
On se réveille un peu tard.

LES BRITANNIQUES...

...avancent.
Même si les négociations sur l'après-Brexit sont pour l'instant dans une impasse.
Le Parlement britannique vient d'adopter un nouveau régime douanier et de nouvelles règles d'immigration.
Côté droits de douane, suppression totale sur les produits essentiels et droits de douane de 10% sur des biens, comme l'automobile, sur lesquels les entreprises anglaises subissent la concurrence extérieure.
Côté immigration, c'est la fin des avantages des personnes venant d'Europe et l'adoption d'un système par points pour favoriser l'immigration de personnes hautement qualifiées.

QUAND ?

Va-t-on vers un deuxième tour des élections municipales en juin ?
Mystère.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Prise de bénéfices sur les marchés.
Le CAC 40, le Dow Jones et le Nasdaq ont perdu entre 0,50 et 1,50 % hier.
La publication médicale remettant en cause les résultats d'essais sur un potentiel vaccin au covid-19 a aussi pesé.
Ce matin, le Nikkei a fini en hausse de 0.79 %, porté par la perspective d'une reprise de l'activité dans les villes d'Osaka et Kyoto.
Le CAC 40, quant à lui, devrait évoluer dans le rouge ce matin.
Le Brent se négocie à 34.8 $ le baril contre 35 $ hier matin.
L'once d'Or est à 1 750,1 $ contre 1 735,20 $ précédemment.
L’euro/dollar est à 1.094 contre 1.09 hier à la même heure.

ON S'EN FOUT ?

5 milliards de prêt garanti par l'État pour Renault, mais Renault envisage quand même de fermer 4 usines françaises, vive la relocalisation; Le centre Beaugrenelle à Paris rouvre aujourd'hui; Les stocks explosent chez les détaillants et les grands groupes de distribution veulent avancer les dates des soldes pour les liquider; Cyberattaque massive sur les données de 9 millions de clients d'Easyjet; "Le cri d'alarme des châtelains" dans le Parisien/Aujourd'hui, beaucoup de propriétaires de châteaux craignent la faillite, à quand un "Plan Marshall des châteaux"; Je vais me lancer dans la série documentaire sur Michael Jordan "The last dance", les critiques sont très élogieuses; C'est l'été pour partir en vacances en Italie ou en Grèce, il y aura beaucoup moins de monde et ce sera moins cher; Le nouveau problème : la pollution provoquée par les masques qui sont jetés n'importe où, sans fin cette histoire de masque; Le prochain responsable politique qui déclare que si on n'est pas sages, on sera reconfinés...

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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