Les marchés financiers dans le monde d'après ne ressemblent plus aux marchés financiers d'avant.
Avant, les marchés financiers, actions, taux, changes, etc., évoluaient en fonction de l'offre et de la demande des investisseurs et des traders.
Et les investisseurs et les traders se basaient sur la macroéconomie, les fondamentaux des entreprises et des États, ou encore l'analyse technique, pour prendre position.
Cela ne fonctionne plus comme ça.
Vous allez vite comprendre.
Prenons un pays comme l'Italie ou comme la France.
Ces deux pays sont de plus en plus endettés, avec des déficits publics de plus en plus catastrophiques, tout cela étant accentué par la coronacrise.
Dans le monde d'avant, les investisseurs et les traders auraient fait monter les taux d'intérêt d'emprunt de ces deux pays pour intégrer une prime de risque beaucoup plus grande que pour les pays vertueux comme l'Allemagne.
Il y a une donnée nouvelle : les banques centrales.
Pour empêcher les marchés de s'exprimer, et donc éviter que les taux italiens et français montent, elles achètent massivement la dette italienne et française, ce qui fait baisser les taux alors qu'en toute logique ils devraient flamber.
Les marchés des taux, donc les marchés de dettes d'États et d'entreprises ne sont plus des vrais marchés.
Ce sont des marchés sous administration des banques centrales qui "fixent" un niveau de taux d'intérêt qui n'est plus une résultante de l'équilibre entre l'offre et la demande mais une conséquence d'une décision purement politique.
....sont en fait administrés depuis ce fameux jour de juillet 2012 où Mario Draghi a prononcé son fameux "whatever it takes" et où les autres banques centrales du monde entier l'ont suivi.
Ce n'est pas nouveau donc mais cette administration des taux s'est faite encore plus massive, encore plus intrusive.
...c'est le fait que les marchés d'actions soient aussi passés sous administration des banques centrales.
Directement au Japon où la banque centrale est le plus gros détenteur de l'indice japonais.
Indirectement en Europe et aux États-Unis.
Vous allez comprendre, c'est très simple.
Prenons le cas de cette semaine.
L'épidémie de coronavirus repart. Fort.
Surtout aux Etats-Unis.
Or la consommation des ménages américains est un des moteurs les plus puissants de l'économie mondiale.
Rajoutez à cela que les taux de croissance sont revus à la baisse, et les taux de chômage révisés à la hausse.
Rajoutez à cela que les profits des entreprises s'effondrent et que certaines entreprises, une fois le filet de sécurité des aides gouvernementales supprimé, vont mourir.
Les valorisations des actions sont trop élevées.
Quel que soit le critère que vous preniez.
Donc, dans le monde d'avant, vous liquidez vos actions et attendez qu'elles soient moins chères pour les racheter.
Quand l'offre et la demande ont joué, comme mercredi avec une baisse d'environ 3% sur des craintes de deuxième vague, les banques centrales interviennent indirectement en injectant encore plus d'argent dans le circuit, provoquant un rebond puissant des indices boursiers.
...administrent donc tous les marchés, directement ou indirectement.
C'est ce qui explique la déconnexion entre les marchés financiers et l'économie réelle.
Cette déconnexion n'est pas due, comme je le lis parfois, à des investisseurs inconscients du risque qui ne comprennent rien à l'économie réelle.
Non, elle est due exclusivement au fait que les investisseurs pensent que les banques centrales veulent fixer des niveaux et des seuils infranchissables pour les taux, les indices boursiers et les cours de change.
Jusqu'à quand ? Impossible à dire.
Mais en attendant, avec ce que je vous ai dit ce matin, vous ne vous demanderez plus pourquoi les indices boursiers touchent des records alors que le monde économique est en lambeaux.
PAS D’ÉMISSION EXCEPTIONNELLE
Ce soir sur BFM Business.
Je ne pourrai pas animer C'est Votre Argent car le groupe est en grève.
Vous aurez le droit à la rediffusion de l'émission de la semaine dernière.
Elle est dans Les Échos. En couverture.
Le gouvernement étudie une exonération de charges sociales sur plusieurs années pour l'embauche de jeunes.
Coût : 10 milliards.
C'est toujours gratuit, puisque c'est l'État qui paie.
Les banques américaines, qui ont écrasé leurs rivales européennes et affichent des valorisations insolentes, ont eu une excellente nouvelle et une mauvaise nouvelle hier.
L'administration relâche encore plus la réglementation bancaire et notamment la Volcker Rule qui, suite aux crises financières, séparaient les activités de trading et les activités de banque commerciale au sein de la même banque.
Les banques américaines vont donc pouvoir librement nous préparer une nouvelle crise des subprimes.
On peut leur faire confiance.
Mais en échange le gouvernement veut limiter leurs rachats d'actions et les versements des dividendes.
Les banques européennes sont bridées, leurs valorisations font pitié.
Les banques américaines sont lâchées, leurs valorisations sont stratosphériques.
En France, on est focalisé sur les calculs politiques.
En fonction des résultats des municipales de ce week-end, Macron va nous préparer un nouveau gouvernement et un nouveau "chemin" pour nous guider.
Et tout le monde fait alliance avec tout le monde, non pas en fonction de ses convictions, mais en fonction des volontés de gagner ou conserver sa petite place de chef de quelque chose.
Pour la première fois une société du très prestigieux indice boursier allemand, le DAX, est en cessation de paiements.
Quelle histoire Wirecard !
Le Trésor Américain a envoyé des chèques pour un total de 1,4 milliard de $ à plus de 1 million d'Américains...morts.
Un problème de coordination entre les services fiscaux et l'administration de la Santé.
Faisant totalement fi de l'évolution de la crise sanitaire, le CAC 40 a terminé la séance d'hier en hausse de presque 1 %, tiré par ses valeurs bancaires.
Outre-Atlantique, les investisseurs ont également salué le rebond des commandes de biens durables.
Le Dow Jones a fini en hausse de 1,18 % et le Nasdaq en gain de 1,09 % au-delà des 10 000 points.
Ce matin, à Tokyo, le Nikkei a gagné 1.13 %.
Le CAC 40 est attendu, quant à lui, dans le vert cette matinée.
L'once d'Or se négocie à 1 760 $ contre 1 765 $ hier à la même heure.
Le Brent se négocie à 41,4 $ le baril contre 39.9 $ précédemment.
L'euro/dollar est à 1,121.
Comme on pouvait s'en douter, une cagnotte a été ouverte pour l'infirmière victime du fait d'avoir balancé des cailloux sur des policiers contre son gré; On attend toujours la cagnotte du gilet jaune Eric Drouet victime d'avoir tapé son beau fils de 13 ans contre son gré; J'ai revu la passe d'armes entre Bourdin et Raoult, un bon moment de théâtre; Un patron de discothèque entame une grève de la faim pour alerter le gouvernement sur les difficultés du monde de la nuit; L'Ordre des Avocats va lancer une action en justice dans l'affaire "Paul Bismuth" (je pense aux gars qui s'appellent vraiment Paul Bismuth); Ça y est Orly est ouvert mais va fonctionner au ralenti; 86% des Français vont passer leurs vacances en France; Je me demande si Édouard Philippe a envie de rester ou de partir, si vous le connaissez posez-lui la question et dites-le moi; J'ai à peine dormi cette nuit à cause de la chaleur, je vais faire installer la clim (je sais, vous vous en foutez et vous avez bien raison mais j'avais besoin de le dire); Photos en une du FT d'une manifestation à Beyrouth, on a l'impression d'être à un défilé Chanel.
VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU