Alors que l'Espagne concentre l'inquiétude des marchés, la Banque d'Espagne a jeté de l’huile sur le feu en considérant que le secteur bancaire espagnol, malgré une profonde restructuration du secteur, devront renforcer leurs bilans si la crise empire plus que prévu. «Il n'est pas probable que nous voyions sous peu une forte reprise de l'économie espagnole», a par ailleurs précisé le gouverneur Miguel Fernandez Ordonez alors que la conjoncture reste effectivement très défavorable avec une récession prévue de 1,7 % du PIB en 2012 et un chômage au plus haut à 23 %.
Les inquiétudes se concentrent également sur le secteur bancaire espagnol dont la recapitalisation s’avère de plus en plus nécessaire. Le gouvernement de Mariono Rajoy a d’ailleurs exigé récemment des banques qu'elles réalisent d'ici un an des provisions et une réserve de capital, pour 50 milliards, un montant censé leur permettre de faire face à la possible perte de valeur de leur patrimoine immobilier qui a beaucoup souffert avec l’éclatement de la bulle immobilière.
Une situation d’autant plus délicate pour le secteur que les emprunts des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne ont pulvérisé un record historique. Au cours du mois de mars, ces emprunts auprès de la BCE ont franchi un cap symbolique en atteignant 227,6 Milliards d'euros. Des montants en nette progression par rapport aux 152,4 MdsE empruntés le mois précédent par les établissements ibériques qui représentait déjà un sommet historique selon l’institution. La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre. Si le rendement obligataire à 10 ans espagnol évolue peu, s’inscrivant à 5,896% l’Ibex 35 plonge de 2,3%, sous les 7350 points, plombé par le repli du compartiment financier à l’image de Banco Santander qui dégringole de 4,15%