L'agence de notation Standard & Poor's tire sur l’ambulance en dégradant de deux crans la note souveraine de l'Espagne, de 'A' à 'BBB+' avec une perspective "négative" ce qui signifie que l'agence envisage la possibilité d'un nouvel abaissement.
S’inquiétant de la récession qui complique les objectifs budgétaires du pays, elle justifie sa décision en évoquant "des risques importants de dérapages budgétaires" et juge probable que Madrid doive venir en aide à son secteur bancaire fragilisé par l'éclatement de la bulle immobilière et la détérioration rapide de l'économie espagnole.
Un nouveau coup de semonce qui fait bondir de 20 points le taux des obligations à 10 ans de l'Espagne qui se rapproche du seuil des 6%, à 5,9%. A l’inverse, la dette allemande jouait une nouvelle fois son rôle de valeur refuge. Le taux du Bund baissait à 1,646% (contre 1,682% la veille), propulsant le spread avec l’Espagne à 426 points de base.
Dans la foulée, le rendement à 10 ans Italien montait à 5,71% (contre 5,628%) alors que Rome doit se présenter devant les marchés vers 11H00 pour emprunter entre 3,75 milliards et 6,25 milliards d'euros à moyen et long terme. Une opération qui sera scrutée à la loupe par les marchés étant donné que la dégradation de la note souveraine espagnole accroit la défiance des marchés quant à la solidité de l’ensemble de la zone euro. Une méfiance qui peut rapidement se propager à l’Italie, en proie elle aussi à une récession économique qui complique les objectifs budgétaires du pays.
Le taux de la France a de son coté testé le seuil des 3 % avant de revenir à 2,98%. Le spread entre la France et Allemagne reste stable à 124 points de base alors qu’il culminait à 150 points en début de semaine.
Sur le marché des CDS souverains, l’assurance contre un défaut de payement sur la dette espagnole se négocie à 468 points de base. Le CDs à 5 ans Italien s’établit de son coté à 446 points, celui de la France reste stable à 190 points quand le CDS sur l’Allemagne tombe à 85,57 points.