Bonjour Geoffroy
Merci pour ses questions intéressantes. Toute d'abord, la liquidité n'est pas vraiment un sujet pour un turbo. En effet, les turbos s'achètent et se vendent généralement auprès de l'émetteur qui est toujours dans le carnet d'ordre.
Prenons l'exemple du turbo call Kering que l'on a conseillé il y a quelques jours :
le turbo call illimité Kering 255QZ (DE000CL5A1Y0) .
Sur le site de l'émetteur, vous pouvez donc voir le prix auquel vous pouvez acheter le titre et le prix auquel vous pouvez le vendre. Vous n'avez qu'à passer des ordres à cours limité (peut être 1 ou 2 centimes près pour être sûr d'être servi rapidement et au bon prix).
Cependant, parfois, il arrive que l'émetteur ait vendu tous les titres qu'il a créé et ne soit donc plus dans le carnet d'ordre à la vente. Ce qui signifie que vous ne pouvez plus acheter ce produit auprès de l'émetteur. Le titre est alors Bid-only. Quand c'est comme ça, le produit est donc très difficile à acheter. Mieux vaut aller chercher un autre produit similaire mais qui n'est pas bid only.
Au niveau du montant à investir, tout dépend votre profil et la taille de votre porterfeuille. Mais, même si on est un investisseur très dynamique, on ne conseille pas d'investir plus de 10% de son portefeuille sur ce type de produit.
Si certains turbos ont des échéances, d'autres, qu'on appelle, turbo " open end ", " infini " ou encore " illimité ", n'en ont pas. Le turbo peut donc coter indéfiniment. C'est avantageux même si le turbo va subir une érosion avec le temps.
Pour un turbo call, l'émetteur finance l'investissement sur le sous-jacent jusqu'au niveau de financement (strike). Ainsi, c'est une sorte de prêt que vous accorde l'émetteur. Il va donc se rémunérer en appliquant sur le niveau de financement des intérêts (au taux du marché) plus des frais. Le taux sans risque choisi est généralement l'euribor 1 mois (proche de 0% ) tandis que la marge de l'émetteur est, en fonction du sous-jacent (et surtout de sa liquidité), comprise entre 1.5 et 4%. On a donc un taux de financement (ou risk premium) compris entre 1.5% et 4%.
Pour connaitre le niveau du risk premium, il faut se rendre sur la fiche du produit sur le site de l'émetteur.
Pour les turbos illimitées, le strike est recalculé tous les jours, tandis que la barrière désactivante est réajustée mensuellement, généralement le 15.
Prenons l'exemple du turbo call Kering. Un risk premium de 3,32% signifie que le strike et la barrière vont augmenter de 3.32% sur un an.
Enfin, point très important. Le niveau de risque d'un turbo n'est pas matérialisé par sa barrière, mais pas son levier. Un produit avec un levier de 2 signifie que si le sous-jacent perd 40% (C'est ce qui est arrivé au CAC en février-mars), alors le produit perd 80%. La barrière n'est pas touchée donc ce n'est pas un sujet. Mais avec le levier, le produit est donc très risqué.
La barrière désactivante ne représente pas un niveau de risque, mais un niveau de protection. En effet, dans le cas d'un produit avec levier de 2, si le sous-jacent perd 45%, votre produit perd 90% (toujours pas désactivé mais une perte très forte à cause du levier). Si maintenant le sous-jacent perd 60, votre produit est sensé perdre 120% (à cause du levier, qui représente donc bien le risque de votre investissement), c'est à dire qu'il serait négatif et que vous devriez payer un appel de marge à l'émetteur. Mais grâce à la barrière désactivante, votre perte est limitée à votre mise de départ. Il s'agit donc bien d'une protection face à l'effet de levier.
"Un investissement spéculatif sans risque mais ayant du levier", cela n'existe pas.
Bonne journée