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Dan loeb: The Wall Street’s poison pen
Daniel Loeb est sans doute le Trader le plus controversé de Wall Street. Il faut dire que c’est un véritable requin, une machine à faire du profit, quelque soit la manière…. Portrait.
Détenteur d’un Bachelor de l’université de Columbia et de plusieurs années d’expérience à Wallstreet à Citicorp, Loeb, fonde en 1995 Third Point LLC, un Hedge Fund qui réalise depuis dix ans des performances qui le placent dans le Top Ten des meilleurs Hedges.
A Wallstreet, ses méthodes extrêmes lui ont valu le surnom de « poison pen ». Il faut dire que pour Dan, tous les moyens sont bons pour faire du profit, même si ces moyens sont complètement non éthiques.
Sa spécialité est de mettre la pression sur les gérants des sociétés dans lesquelles ses fonds sont investis, à coup de lettres acerbes et de propos intimidants. Dans quel but ? Humilier les dirigeants afin qu’ils démissionnent ou qu’ils adhèrent aux propositions de Loeb.
C’est en 2000 qu’il découvre la technique du formulaire 13D, utilisée avant lui par Robert Chapman, un autre requin. Chapman écrivit une lettre acide à J. Michael Wilson, dans laquelle il se plaint de son incapacité à gérer sa société, American Community Properties Trust. Il joignit à cette lettre un formulaire 13D, un document que la SEC exige de remplir lorsque l’actionnaire détient plus de 5% du Capital d’une société et qu’il souhaite influencer la manière dont cette société est gérée. Mais le véritable but de ce formulaire pour Chapman était de rendre le dossier -et donc la lettre- public, et ainsi entre les mains des investisseurs. Quand d’autres dénoncent des méthodes mesquines, Daniel Loeb crie au génie. Depuis, il a écrit plus de 25 lettres, accompagnées de formulaire 13D, et « assaisonnées » à la sauce Loeb :
« L’étude de votre action à la tête du groupe révèle des années la destruction de valeur et des bévues stratégiques qui nous ont amenés à vous désigner comme l’un des cadres les plus dangereux et incompétents en Amérique »
« Nous avons bien reçu un coup de téléphone de votre CFO Ami Trauber, dont j’ai été intéressé d’apprendre qu’il a travaillé pour Syratech (qui se vend désormais 6 centimes et qui est en restructuration de dettes). […] lequel (Ami Trauber) est cité dans presque toutes les plaintes adressées par les actionnaires »
Mais, apparemment, Daniel Loeb ne s’arrête pas là. Il est soupçonné par plusieurs sociétés de publier, sous le pseudo de Mr Pink, des posts diffamatoires sur les forums de sites d’information boursière comme Yahoo ! Finance ou Silicon Investor, dans le seul but de manipuler les cours. Comme par exemple en 1998, lorsque Mr Pink alimenta la rumeur comme quoi l’actuel dirigeant de la société Hitsgalore était soupçonné d’arnaque envers les clients de sa précédente société. Hitsgalore porta plainte contre Loeb, l’accusant d’être Mr Pink, et de manipuler ainsi le cours d’une action sur laquelle il était en position short. La plainte n’aboutit pas et Loeb déclara : « Je ne peux ni confirmer ni nier toutes relations avec Mr Pink, mais je suis d’accord avec certaines de ses opinions. »
Quoiqu’on puisse reprocher à Daniel Loeb, force est d’admettre que son entreprise est une belle réussite. En dix ans, Third Point réalise une performance moyenne de 23% par an, et n’a connu qu’une seule année négative. Il est naturellement doué pour le stock picking et sait saisir les bonnes opportunités. Certaines de ses « pressions sociales» (c’est ainsi que Loeb décrit ses méthodes) ont connu une grande réussite, comme en 1999 lorsqu’il poussa un dirigeant à annuler la règle qui oblige les actionnaires à détenir au moins 4 ans une action avant d’avoir droit de vote. Suite à cette décision, le cours grimpa et Third Point gagna +200%. …
Toujours est-il que Daniel Loeb, aujourd’hui âgé de 45 ans, est connu pour n’être pas seulement mesquin au travail. Aux galas, il est la personne « à éviter »… Un autre Trader dit de lui : « Il rend tout le monde nerveux. Il peut rester assis, silencieux pendant de bonnes minutes, puis sortir un commentaire virulent. Les gens ne savent pas trop comment gérer ça ». Son franc parler et ses sarcasmes dérangent. Déjà à douze ans, il paya un de ses camarades de classe pour le défendre contre des gamins dont il s’était moqué. On se demande combien de gardes du corps il a désormais, pour se protéger de tout Wall Street…
Bonne journée.