Bonjour Didier,
D'après les analystes, la BoJ ne veut pas intervenir de manière trop prématurée, pour ne pas se retrouver à court d'initiatives après le référendum sur le Brexit, qui peut, en cas de sortie du Royaume-Uni de l'Union, violemment chahuter les marchés. Une victoire des partisans de la sortie ne manquerait pas de faire bondir le yen, qui est perçu comme une monnaie refuge dans les phases d'incertitude mondiale, et de faire chuter encore le Nikkei. La BoJ souhaite dès lors conserver des "munitions" pour adapter sa politique lors de sa prochaine réunion en juillet prochain.
Les analystes les plus pessimistes notent par ailleurs que la Banque du Japon ne dispose plus de beaucoup de marge de manoeuvre pour assouplir sa politique. Voulant officiellement sortir le pays de la déflation, elle a déjà asséché le marché obligataire en rachetant chaque année pour plus de 80.000 milliards de yens de bons du Trésor japonais. Elle a déjà ulcéré les grands groupes financiers en mettant en place un taux négatif de 0,1% sur une partie des réserves excédentaires qu'ils placent auprès d'elle. Elle a aussi largement orchestré les rachats de produits financiers plus risqués, tels que des ETF (exchange-traded funds) ou des titres de Reits, des sociétés d'investissement immobilier. La BoJ ne peut plus, dès lors, que légèrement ajuster les volumes de ces rachats déjà gigantesques pour espérer influencer les acteurs du marché.
Bonne journée